ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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pvec
les Indes et
la
Perse, qui y envoient tout ce que.
ces i·oyaumes ont de plus précieux ; le peuple
y
est
tres-doux , plus poli qu'ailleurs, et spiritnel. Le
110rnbre des catholiques , Grecs, Maron
i
tes et Armé-
11iens., y est tres-graud.
ll
s'y trouve quelques familles
nestoriennes.
Notre mission en cette ville prit naissance au mi–
lieu des croix. Les premiers missionnaires qui y forent
envoyés les regarderent comme des gages assurés de
la
protection de Dicu, et des fruits spirituels qu'ils
recueilleroient un jour de leurs travaux et de leurs
persécutions.
Si le grain de blé
>
dit le Sauveur
>
étant
tombé dans la ferre
>
ne vient
a
mourir
>
il demeure
Ja
seul; mais s'ilmeurt
>
il rapporte heaucoup.
Cette
parole du Sauveur étoit le ferme.appui de leur espé–
rnnce ' et leur espérance causoit leur tranquillité
d'esprit.
Ce fot l'an
I
625
qu'Urbain VIII apprit par aes
nouvelles sil.res , que les intérets de l'Eglise catho–
lique demarnloient que
l'
on en".oyat au plutot des
missionnaires en. Syrie, pour conserver notre sainte
religion dans un pays ou le Fils de Dieu l'avoit
d'abord étahlie. Sa Sainteté s'adressa au révérend
pere Mutio Vitelleschi , l'un de vos prédécesseurs
clans le gouvernement de notre compag1:iie. Il lui
ordonna de choisir de bons ouvriers, qui
fus~nt
en
état de partir incessamment pour se rendre en Syrie.
Les peres Gaspard Manilieret Jean Stella, tous deux
de la province de
I~yon
, furent destinés
a
cette
reuvre; ils arriverent
a
Alep dans la meme année.
A peine fut-on informé de leur a.rrivée et·de leur
mission, qu'un. personnagc tres-puissant aupres du:
hacha, et qui avoit des intérets secrets
a
maintenir le
schisme , et le lihertinage qui en est ordin.airement la
suite ,
fit
tous ses efforts polilr foire chasser les deux
missionnaires. Dieu permit qu'il
y
réussit , et les
deux peres furent
en~)arqués
sur un vaisseau unglais
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