EDIFIANT~S
ET CURIEUSES.
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de· dcux cents ans. On est encore
a
éntendre dire que
les Tures les aient jamais inquiét.ées; au cont raire ils
leur
rendent toute sorte d'houneurs et de <léfére11ccs,
autant par l'estime qu'ils font de leu vie saiutc et
re tirée , que par
l'
édncatiou, qui leur fait rcgarckr
comme des asiles inviolables , tous les lieux
orL
il y
a
des femmes assemblées et cousacrées
a
Dieu.
4.
0
Les établissemens de filies ne font nulle sen–
sation en Turquie; on ne regarde que ceux des
hommes. Toute la formaJité qu'il y auroit
a
ohserver,
quand les Ursulines viendroient
a
Naxie sous la pro–
tcction du Roí, seroit que les principaux chefs de
fa–
miJle allassent té1rn;iigner au cadi du lieu, qu'il leur
fau
l
chez eux une maison de mal.tresses
<l'
écoJe fran–
~aise,
pour élever leurs filles dans l'honneteté et la
.crainte de Dieu, et qu'ils en prissent de lni un acte.
Sur cet acte <lu ca<li de Naxie, ils feroieut lever
a
ConstanLinople, par le premier homme qu'ils vou–
droient, un commandement qui ne couteroit pas plus
de cinq écus. Moyennant cela, les religieuses seroient
dans Jeurs maisons, et y serviroient Dieu selon leur
vocation, avec autant de tranquillité et de sureté que
clans leurs couvens ele France.
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n'est pas concevable cornbien elles rendroicnt
ele services
a
la religion et aux bonnes mceurs. Par,
le moyen des seules pensionnaires et des externes
qu'elJes instruiroient' et
a
qui elles Íllspireroient Ja
crainte de Dieu, elles réformcroient peu
a
peu et
couvertiroient les familles entieres.
C'e·st une mauvaise coutume de
l'
Archipel, que les
veuves, quelque jcunes qu'elles soient, ne se remarien.t
plus. Plusieurs filies des meilleures maisons, pour
u'avoir pas de quoi se marier selon leur nai::;sance,
S?llt
quelquefois exposées
a
de grands malheurs. J'en
m souvent vu demander, en pleurant, quand done
clJcs verruif'11t
a
Na~ie
le monastere tm1t souhaité.
]_¡es 'iles de Tiue, de Nliconé, d'Audros, dt: Zia, ele