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EDIFIANT~S

ET CURIEUSES.

41

de· dcux cents ans. On est encore

a

éntendre dire que

les Tures les aient jamais inquiét.ées; au cont raire ils

leur

rendent toute sorte d'houneurs et de <léfére11ccs,

autant par l'estime qu'ils font de leu vie saiutc et

re tirée , que par

l'

édncatiou, qui leur fait rcgarckr

comme des asiles inviolables , tous les lieux

orL

il y

a

des femmes assemblées et cousacrées

a

Dieu.

4.

0

Les établissemens de filies ne font nulle sen–

sation en Turquie; on ne regarde que ceux des

hommes. Toute la formaJité qu'il y auroit

a

ohserver,

quand les Ursulines viendroient

a

Naxie sous la pro–

tcction du Roí, seroit que les principaux chefs de

fa–

miJle allassent té1rn;iigner au cadi du lieu, qu'il leur

fau

l

chez eux une maison de mal.tresses

<l'

écoJe fran–

~aise,

pour élever leurs filles dans l'honneteté et la

.crainte de Dieu, et qu'ils en prissent de lni un acte.

Sur cet acte <lu ca<li de Naxie, ils feroieut lever

a

ConstanLinople, par le premier homme qu'ils vou–

droient, un commandement qui ne couteroit pas plus

de cinq écus. Moyennant cela, les religieuses seroient

dans Jeurs maisons, et y serviroient Dieu selon leur

vocation, avec autant de tranquillité et de sureté que

clans leurs couvens ele France.

11

n'est pas concevable cornbien elles rendroicnt

ele services

a

la religion et aux bonnes mceurs. Par,

le moyen des seules pensionnaires et des externes

qu'elJes instruiroient' et

a

qui elles Íllspireroient Ja

crainte de Dieu, elles réformcroient peu

a

peu et

couvertiroient les familles entieres.

C'e·st une mauvaise coutume de

l'

Archipel, que les

veuves, quelque jcunes qu'elles soient, ne se remarien.t

plus. Plusieurs filies des meilleures maisons, pour

u'avoir pas de quoi se marier selon leur nai::;sance,

S?llt

quelquefois exposées

a

de grands malheurs. J'en

m souvent vu demander, en pleurant, quand done

clJcs verruif'11t

a

Na~ie

le monastere tm1t souhaité.

]_¡es 'iles de Tiue, de Nliconé, d'Audros, dt: Zia, ele