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EDIFIANTES ET CURIEUSES.

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département de l'lle nous font aussi tou Les sortes de

caresses, et nous permettent sans peine d'adrninis–

trer les sacremens

a

leurs esclaves. Je

fo~

bien sur–

pris uu jour des invitatious réitérées qu'un <le ces

beys m'envoya faire , de venir

prornp~ement

sur sa

g-alere, et d'apporter avec m9i le Jivre dont je me

scrvois polff bénir l'eau·, parce que, <lisoit-il, la

nuit, ses

esclav~s

voyoient des esprits qui les empe–

choieut de dormir. Cette mission des galeres ya en–

core

a

plus de douze cents Latins, Allemands, Es–

pagnols , Italiens , et environ cent Frans:ais. Le pere

Richard Gorré , mon successeur , y mourut il

y

a

pres de trois ans. La maladie étoit alors sur les ga–

Ieres, et elles devoient partir dans peu de jours pour

lamer Noire. Le pere se Mta de faire faire les paques

aux esclaves qui l'en supplioicnt, et qui appréhen–

doient tous de mourir saus sacrernens. Il

y

éLoit les

jours entiers , ayant, disoit-il , c01upassion de tant

<le pauvres ames abandonnées.

A

la fin,

il

lui prit

une fievre maligne qui l'emporta en deux fois vingt–

quatre heures. Toute la ville alla

a

sou enterremeut,

chacun le ·pleurant com1ne son pere? et l'invoquant

comme un saint.

Si jamajs nous avons le bouheur de revoir la :re–

ligion catholique jouir

a

Scio de quelque repos, et

que nous puissions nous

y

rassemhler huit ou dix

Jésuites, comme nous étions avant que les Véuitiens

s'en fossent rendus les ma1tres, nous serons

a

portée

de rouvrir les missions de Metelin, des 'iles Mosco–

nisses et de Sarnos. J'ai

été

a

ces trois lles.

I~e

peuple

y

est doux. Je n'y ai parlé nulle part des vérités du

salut, qu'on me m'ait écouté avec attention et res–

pect.

A

Metelin, ou j'ai fait trois petits voyages,

l'arch.eveque grec me donna tous ses pouvoirs dans

les trois villes et les quatre-vingts villages de sa dé–

pen<lance.

«

Seigneur pere, me dit-il d'un ai1r fort

»

om-ert et

fort

familier ,

amenez

ici

deu~

ou trois

T. l.

3