EDIFIANTES ET CURIEUS'ES.
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jusqu'ou il falloit les honnes intentions qu'il avoit
pour eux. La persuasion générale est, qu'ils ne ver-–
ront jamais de consolation solide pour l'établisse-,
ment de la religion, que par l'entremise et l'autorité
de la },rance :
a
quoi je dois aj.outer que si quelque
peuple du Levant peut méáter cette faveur par son
attachement sincere
a
la nation' et par ses inclina–
tions toutes
fran~aises,
e'
est certainement le peuple
latin de Scio.
Au reste, leur nombrP. croit de plus en plus malgré
les persécutions. On
y
compte aujourd'hui plus de
7
ooo
ames. La peste qui prend aussi souvent
a
Scio
qu'au reste de la Turquie, semble les épargner; elle
ne leur enleve chaque année que peu de monde , et
quelquefois
m~me
il n'y meurt personne, pendant
qu'
elle enleve par centaines les Grecs et les Turcs.
Il
y
a encore
a
Scio de tres-fréquens tremblemens
de terre. La chapelle est une salle haute , fort spa–
eieuse, assise sur tr€>is voíhes, dont l'une enjamhe
sur l'autre. J'ai souvent vu survenir de tres-rudes se–
ttousses pendant la céléhration des saints mysteres
et
les prédications ,
ou
il
y
avoit pres de deux mille per–
sonnes, sans qu'il soit jamais arrivé aucun malheur.
L'ile de Scio est la plus penplée de tout le Levan
t.
On
y
compte plus de cent mille chrétiens. Les Grecs
de la campagne ne sont pas '
a
beaucoup pres' si
mal intentionnés que ceux de la ville ; et de ceux de
la ville, toris ne sont pas également contraires anx.
J
...
atins. Pendant le plus grand feu de la persécution,
lorsque tout paroissoit décha1né contre le rit latín ,
plusieurs l'ont embrassé d'eux-memes, et l'ont pro.–
fessé avec cou(age parmi les exils et les confiscations
de hiens. Quantité d'autres, sans quitter le rit grec ,.
qui
en soi est bon et saint, persistent rous les jours.
a
ne vouloir point se €Onfesser
a
d'autres qu'a des
confusseurs latins. Les schismatiques ont souvent es–
.sayé de les e.n détourner , en leur faisant
refusei: la