ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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en particulier. Les vendredis l'apres-dinée, un
<lfl6
pe
res va faire
a
la cathédrale la conférence des cas
de conscience, ou l'archeveque assiste toujours avec .
son clergé. Le pere explique d'ahord les questions,
ensuite chacun propose sa difficulté.
En entrant dans la chapelle ducale, nous
y
avons .
trouvé étabJie, depuis pres de trois cents ans, l'asso–
ciation des pénitens du titre de Jésus crucifié, sur
le modele et avec les statuts de celle de Rome. Elle
s'y continue avec grande édification de tout le pays.·
Les confreres sont Latins et Grecs. Leurs fonctions
sont de faire l'office public de leur chapelle pendant
le careme et aux grandes fetes de l'année, de sou–
lager les pauvres familles, de faire porter le saint
viatique aux malades, et <l'avoir soin de la sépulture
des morts.
Nos occupations hors le chftteau, sont aupres des
Grecs du bourg et des campagnes. Nous allons les
precher dans leurs églises. Ils nous re9oivent et nous
écoutent avec de grandes marques de respect. Tous
les dimanches, et
a
chaque grande fete , ceux de nous
qui peuvent s'absenter du chatean, se partagent dans.
les villages une ou deux lieues
a
la ronde. La mé–
thode que nous ohservons est de nous trouver
a
leur
messe avant l'évangile. Quant Je célébrant en a fait
la lecture , le pere prend le livre de sa main, le
haise , le porte sur sa tete
a
la maniere des Orien–
taux' et l'explique mot
a
mot en langue vulgaire;
ensuite
il
remet le Jivre au pretre avec les memes–
cé1:émonies, et va s'asseoir sur un lieu élevé, d'ou
il dit ce que Dieu lui inspire. La messe finie, il as–
sernble les enfans sur le parvis de
l'
église, et leur
explique la doctrine chrétienne. Les perso.ones agées
ne manquent jamais de s'arreter en foule pour l'écou–
ter. Comme les Grecs sont fort vifs et fort naturels,
les peres et meres qui voient quelquefois leurs en–
fans embarrassés
a
répondre, prenuent souvent la