tDIFIANTES ET CURIEUSES.
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LA MISSION
DE
SANTORIN.
Santorin est
a
trente lieues environ au Sud de
Naxie. Le pays n'en est pas beau, mais le peuple
y
est doux. et porté
a
la piété.
J ...
es Latins
y
sont au
nombre de pres de deux mille , et
l'
on
y
compte huit
ou dix mille Grecs. La principale habitation des La–
tins
es~
la ville , ou, comme on l'appelle dans
le
pays , le chatean de Scaro. Dans ce chatean est la
cathédrale latine, la maison eles Jésuites, et le mo–
uastere des religieuses de saint Dominique, dont
j'ai
parlé. L'éveque grec, avec ses i1rincipaux ecclésias–
tiques, demeure dans unautre chatean appelé Pyrgo,
peuéloigné de Scaro. Nos fonctionssonta Santorin,
comme paftout ailleurs.
On
y
preche , on
y
caté–
chise , on
y
confesse , on
y
forme alfx. lettres et
a
la
piété une nombreuse jeunesse latine etgrecque, d'oU.
l'on tire tous les jours de tres-bons ecclésiastiques.
L'union qui regne entre les chrétiens de Santorin?
plus qu'en aucune lle de l'Archipel, nous donne de ·
grandes facilités
a
les porter tous
a
Dieu , chacun
dans
l'
espri~
et selon les ohservances de son rit. Nous
prechons , nous confessons, nous faisons nos caté–
.chismes dans les é-glises grecques'
a
la ville et
a
la
carnpagne indifféremment comrne dans
.p.ospropres
églises. Quand nous donnons la retraite
aux
ecclé–
_siastiques latins dans le ternps des ordinations , et
aux séculiers dans les alltres .temps de
l'
année , les
Grecs
y
entrent avec eux, et en font cornme eux tous
les exercices. Notre congrégation de Notre-Dame
est presque mi-partie de Grecs, et il ne _se fait pas
dans la .cathédrale latine , ou chez nous, la moindre
solennité , qu'ils n'y assistent.
Il
est vrai que, depuis
quelques années, il s'est trouvé des esprits inquiets
qui ont essayé de donner atteinte
a
cette bonne cor-
_respondance des deux églises , mais il n'y ont rien
~agué.
A.pres
quelques troubles
to~t
est
revenu
)1