LETTRES
comme de son propre poids , au premier état
de
tranquillité.
En
1
7
04 ,
quelques faux zélés donnerent au pa–
triarche d'alors des impressions si peu justes de la
bonne intelligence qui s'affoi:missoit tous les jours
entre les Grecs et les J_,atins, que , sur leurs mau""'
vaises relations, il se porta
a
de grands exces. Non
content de plusieurs lettres particulieres, il
fit
dres.....
ser en forme de circulaire , pour tout
1'
Archipel ,
nne éphre synodale, contenant cent invectives gros–
-sieres contre les dogmes et les pratiques de
l'
église
latine. Les·missionnaires n'y étoient pas plus épar–
gnés que les mitres. Les noms les plus moderés
étoient ceux
~e
séducteurs
et de
loups
revetus de
peaux de brebis. Le tout finissoit par une défense
e~resse
aux ecclésiastiques et aux la'iques d'avoir dé–
sormai.s commerce avec eux. Cette violente épitre
fut
adressée aux primats grecs de Santorin , avec ordre
de la faire lire dans les ,églises , et de rendre compte
incessamment de tout ce qui se feroit sur ce snjet.
Les Santorinois convinrent entre eux, grands et pe–
tits, qu'on ne devoit faire aucune réponse. On re–
chargea du coté du patriarche ' et
Qil
les pressa de
s'expli
quer.«
lis récrivirent que ce n'étoit pas
a
eux
")) que
satou.teSainteté
avoit parlé ; qu'ils ne recon–
>>
rroissoi~nt
dans les Latins de leur lle , ni daus leg
>,
peres ·qui les conduisoient, aucuns des traits ex–
)>
primés ·dans l'éphre synodale ; que ces peres
,, n'·éroient ni des séducteurs ni des loups ; qu'ils
)} étoient les guidesfideles et les peres de leurs ames;
,, que, -depuis plus de quatre-vingts ans que San–
,, torin avoit le bonheur de les pusséder , ceux qui
)}
s'áttachoient
a
eux étoient ' de l'aveu de tout le
)>
monde , les plus gens de bien
et
les meilleurs
>>
chré'tiens de l'ile ; qu'au reste , _ces peres , quoique
)} nés Latins , savoient mieux le rit grec , et l'hono–
,, roient plus ·que les Grecs
mémes ;
enfin , que si