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LETTRES
petite que de la grande, qu'est sortie la uouvelle lle
dont il est ici parlé.
Santorin, dont le nom revient si souvent dans
la
relation , est une ile des plus méridionales de
l'
Ar–
chipel, éloignée de Candie de pres de cent milles.
Elle a de toui: douze ou quinze ·lieues. Son terrain
est fort sec , et ne donne que de l'orge
et
du coton.
On
y
cueille encore beaucoup de figues , mais surtout
quántité d'excellens vins. La cote qui regarde file
nouvelle et les deux
Cammeni,
a un aspect qui fait
peur. Ce n'est partout que précipices et rochers
noirs, ou il semble que le feu ait été long-temps.
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y a sur l'ile cinq gros bourgs fermés
~
et d'une
assez bonne défense. On leur donne le nom de cha–
teaux. Le plus considérable est Scarpo.
IL
est bati
sur un petit cap fort avan12é. De
~ous
les chateaux ,
e'
est le plus voisin de
la:
nouvelle ile, qui n'en est
distante que de trois milles.
A une des extrémités de l'ile ,
U
y
a une mon–
tagne <lite de
San-Stephano,
ou l'on voit d'anciennes
ruines de marbre hlanc. Santorin
a
autrefois frappé
des médailles, et on en trouve encore ávec les tetes
cile Marc-Aurtile, de Luce-Vere, de Commode, de
Septime-Sévere et de sa famille ,' etc. Les revers ont
t:ous le mot
Thereon
ou
Theraion,
de l'ancien nom
de
l'ile
Thera.
L'an
1707 ;
le
23
mai, ali point du jour,
on
apers:ut les commencemens de
la
nouvelle ile qui sor–
toit de la roer entre la grande et la petite
Cammeni,
environ
a
trois milles de Santorin. Le
18
dn meme
mois , sur le midi, on avoit senti
a
Santorin deux
petites secousses
de
tremblement de tetre. On n'y
fit
pas
alors grande attention; mais, dans
la
s1úte, on
eut
lj.eude croire que e'étoit
a
ce moment-la que l'lle
nou
velle commencoit
a
se détacher du fond de
la
mer' et
a
s'élever
~ur
la
surface
de
l'eau. Quoi qu'il
en
,sQi~,
des mariniers
ayant
vu de
grand
matin
les