LETTRES
nous _n'obligeons personne
a
le quitter pour passer
au Jatin. Lorsqu'il se trouve des curés, ou d'autres
€cclésiastiques qui errent dans quelques .articles de la
foi, les orthodoxes ont sur cela des regles du S. Siége,
selon lesquelles ils peuvent commuuiquer avec eux
€n ce
qu'il~
ont de bon et d'utile, et doivent rejeter
constamment le reste. C'est sur ces regles que uous
nous conduisons ; et que nous conduisons les atltres.
Ceux qui refusent de s'y conformer, ne
re~oivent
de
nous aucune absolution. Nous ne laissons pas pour
cela d'aller
a
leurs églises pour avoir occasion de les
mieux instruire. Nous ne les excluons pas non plus
des églises latines, quand ils viennent implorer le
secours de Dieu, nous proposer
lel.usdifficultés ,
y
preu<lre !'estime et le goút de nos cérémonies. Ceue
condescendance gagne les esprits, et nous avons
. r
expérience que dest la voie
l~
plus efficace pour les
faire rentrer dans l'union de l'Eglise.
'
A
l'
égard des abus qui se commettent en matiere
'de mreurs, outre les
instruct~ons
publiques , nous
avons coutume d'assembler séparément tous les par–
ticuliers des différens états du lieu oi1 se fait la mis–
sion. Un jour se fait l'assemblée des pretres; l'autre,
celle des peres de famille; l'autre, celle·des gens <:le
négoce , et ainsi du reste. Dans ces asscrmblées, cha–
cun s'iJlStruit
a
fond de ses devoirs, et des fautes
dans lesqilelles il tombe communément. Les auditeurs
en sortent constemés , et ils ne tardent guere
a
mettre ordre
a
leur conscience par des confessions
générales. Je sais des Hes ou l'on a vu par ce moyen
disparo'itre, en peu de semaines, des vices tres–
anciens et tres-scandaleux.
Ii
est certain que ces missions ne sauroient
~tre
trop soutenues et trop multipliées, et que quan<l celle
de Naxie ne serviroit que d'entrepót
a
ces saintes
courses, on la devroit toujours regarder comme uue
mission tres-utile
a
la religion.