ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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Vos levres doivent etre les dépositaires de l'ins–
truction, et l'important ministere de
la
parole qiü
fut le partage des Apotres, doit etre le partage de
leurs successeurs. C'est par la prédication que
s~
est
établie la religion ; e'est par la prédication qu'elle se
petpétue : mais la doctrine chrétienne est-elle par–
tout enseignée; mais la parole est-elle partout an–
noncée ' et n'est- il pas
a
craindre qu'une jeunesse
grossiere et mal instruite, sans lumieres et sans prin–
cipes, ne pratique mal des devoirs qu'elle ne con....
no'it pas, ou ne blaspheme des vérités qu'elle ignore?
Vous vous prosternez au pied des autels: mais les
ornez-vous? mais les embellissez-vous? mais les en–
richissez- vous de vos présens? mais les couronnez–
vous de vos dons
?
et tandis que les dieux de la terre
habitent au milieu de la splendeur et de la magnifi–
cence,' le Dieu du ciel n'habite-t-il pas quelquefois
dans les églises ruinées, négligées, sans ornemens,
sans décoration? Et n'est-il pasa craindre que juste–
ment scandalisée de cette impardonnable négligence,
qui ne peut avoir sa source que dans l'esprit d'un
vil et sordide intéret_, l'infidélité ne s'écrie:
Ou
est
done , ou habite done le Dieu des Chrétiens?
Ubi
est
Deus eorum?
Mais. ou m'emporte mon zele? Arretons :
j'
oublie
que j'ai l'honneur de parler devant mes guides et
mes maltres. 11 est inutile de présenter le flambeau
a
des prélats si éclairés. Votre vigilance pastorale ,
Messeigneurs, suffira seule pour découvrir jusqu'aux
plus légers abus, et votre courage, pour
ex~erminer
jusqu'aux plus invétérés : daignez me supporter en–
care un moment, je tacherai de ne point abuser de
votre patience.
SE C
ONDE
p
AR
TI
E.
S'il s'est glissé
que~ques
abus dans l'Eglise des
Maronites, cette Eglise si pure et si belle; peuples