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LETTRES
n'échappe
a
des yeux qu'éclaire le flamheau de la
religion et qu'anime l'ardeur du zele.
!Ilustres Maronites, que j'aime
a
contempler l'éclat
et
les heautés de votre Eglise
!
j'y
retrouve presque
tous les traits qui distinguoient, qui caractérisoient
J~Eglise
naissante de Jésus-Christ, lorsque dans le
sein du judai"sme et de la gentilité on la vit, par le
plus surprenant de tous les miracles, sortir des mains
d'un Dieu son auteur.
Je la comparerois volontiers, cette Eglise,
a
la
toison rnystérieuse de Gédéon, sur laquelle la rosée
du ciel tomboit en ahondance, tandis que tout ce
qui l'environnoit étoit desséché, dévoré par de hrú–
Iantes ardeurs,
Je la comparerois volontiers
a
cette nation chérie
du
Ciel, que le Seigneur prenoit plaisir
a
conduire
lui-meme
a
travers les déserts ' les rochers ' les
JPOntagnes; tandis que ses fiers ennemis marchoient
au milieu des plus épaísses ténehres , une coJonne
hrillante et lumineuse dissipoit les horreurs de la
nuit, et guidoit ses pas. Vous ne désavouerez pas
ces comparaisons; elles ne sont ni hasardées , ni
déplacées.
Elle forme ime bergerie séparée dont les brebis,
toujours dociles
a
la voix du souverain Pasteur , ne
s'écartent jamais dans des paturages étrangers, et
qui, par leur docilité' se mettent
a
l'ahri de
la
fureur
des loups. Disons mieux, et parlons sans figure : elle
forme, au milieu meme del'infidélité, un peuple entier
de véritahles. adorateurs, que respecte le soufile con–
tagieux et empesté du schisme et de l'hérésie; et
l'on peut dire de vous ce que disoit le texte sacré, des
premiers fideles, que vous persévérez unanimemen
t,
constamment, dans la doctrine des
A
potres :
Erant
perse~erantes
,·n doctrina Apostolorum.
Puissiez–
vous, hélí\s.
!
la
conserver
a
jamais cette
foi
si
pure;