EDIFIANTES ET CUIUEUSES.
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parturiunt.
Levons-nous de bon matin, visitons les
vignes , voyons si la nótre a fleuri, et si ses fleurs
pr.01!1-ettent des
frui~s
•. Je
n~ ~rains
point de le dire,
la v1gne dont parle 1c1 la v1g1lante Epouse des Can–
tiques, est la figure de cette partie du domaine de
l'Eglise confiée
a
vos soins et
a
votre gouvernement;
levez-vous done, et voyez en quel état elle se trouve:
Surgamus
ad
PÍneas.
Graces au Dieu immortel, et qu'il en soit
a
jamais
béni, vous ne trouverez pas dans cette vig,1e chérie
et privilégiée ces désastres affreux qui désolent les
autres vignes des églises .d'Orient; le Seigneur jus–
qu'ici, par une bon té spéciale et une assistance par–
ticuliere, l'a préservée de ces funestes malheurs.
Vous ne la verrez pas ravagée par cette bete féroce
que le Prophete appelle
singularis ferus
~
aper
de
s_rlPa "
!'infame animal des bois, la cruelle, bete de
l'hérésie. Depuis bien des siecles ces monstres en
sont hannis; mais peut-etre
y
trouverez-vous des
cantons dont le sol pourroit produire d'excellens
raisins, et qui faute de culture ne produisent que
du verjus ; des herbes venimeuses qui peuvent em–
poisonner les fruits , des ronces et des épines qui en
empechent l'accroissement et la fertilité, des terrains
vides ou l'on pourroit semer le grain de la parole
de Dieu et de l'instruction chrétienne; peut-etre enfin
y
trouverez-vous, selon l'expression de la
m~me
Epouse, de petits renards qui, sans
y
fa.ir.e des _ra–
vages marqués, la détruiroient insensiblement, si
vous ne preniez soin de les détruire eux-memes :
C
apite nobis PUÍpes parpufas qute demofiuntur PÍ–
neas.
Vous m'entendez assez, sans que je
m'
explique
davantagé.
Gardiens fideles de
la
vigne du Seigneur Dieu des
armées, jetez avec moi un coup-d'ceil sur la portion
de votre héritage , et vous découvrirez aisément les
aégats que l'homme ennemis'efforce
d'y
faire. Rien