LETTRES
operiebamini .. et r¡uod crassum eral occidebntis,
gregem autem meum non pascebatis.
Vous ne por–
tales jarnais et l'injustice et la cruauté jusqu'a ces
crians exces; mais l'iudigence ne paroit-clle jamais
devant vous sans étre soulagée, et puis-je condure
votre éloge comme le texte sacré concluoit celui des
premiers fideles? Quoiqu'ils n'eussent,
y
est-il dit,
qn'une fortune assez hornée, cependant, par des libé–
ralités bien placées, ils trouverent l'hcureux secret
de faire en sorte que les pauvres qui se joignoient
a
enx
ne fusserít jamais dans l'indigence :
Nec quis–
quam ínter illos egen.r erat.
Nourrir les pauvres,
c'est un devoir ii:idispensable pour vous, pasteurs de
l'Eglise de Jésus- Christ. Ecoutez cette décision, elle
est hardie, mais elle n'est pas de moi; elle est de
saint Chrysostome, une des plus brillantes lmnieres
de l'Eglise d'Orient :' Ne pas leur donner la nour–
riture, c'est leur donner la mort :
Si non paflisti,
occídisti.
Ce n'est done point votre générosité que
j'implore, je réclame uniquement les droits de
l'hu-
manité.
·
Vous chantez , assidument dans les temples
les
louanges
du
Tres - Haut; mais sont-elles partout
chanté'> uniformément; rnais, contrel'ancien usage,
n'y
emploie-t- on pas en certains endroits une langue
que votre Eglise proscrit de J'enceinte de ses murs,
comme
peu
convenahle
a
la majesté de ses e'rémo–
nies
et
a
la dignité de son sacrifice?
Vous etes les dispensateurs des saints mysteres :
mais la manne sacrée dout se nourrissent les fideles,
mais le pain des forts qui doit les soutenir dans le
passage redontable
du
temps
a
l'éternité' réside-t-il
toujours dans l'arche du Tabernacle; et dans ce mo...
ment décisif, privées de ce secours salntaire,
n'avez~
vous pas qnelquefois le chagrin
de
voir périr
les
ámes confiées aux soins de vos subalternes,
ou plnlot
de vos coopérateurs?