ÉDtFIANTES ET
CURIEUS~S.
43.9
fermeté : vos intérets sont communs avec les siens;
vous vaincrez avec elle, vous vaincrez par elle.
~'
entreprise est difficile, il est vrai , et a Dieu ne
plaise que
j'
en dissimule ici la difficulté : ce soqt
des maux invétérés auxquels
il
faut remédier; ce
sont d'anciennes plaies qu'il faut fermer. Ah! que de
pareilles cures demandent de dextérité dans le mé–
decin qui doit les panser
!
11 faudra y appliquer le
sel et le vinaigre, mais savoir sagement en adoucir
l'acrimonie; il faudra y porter le fer et le feu, mais
savoir hahilement les ¡nanier. Peut-etre faudra-t-il
trancher jusqu'au vif, mais savoir prudemment me–
ler la douceur
~
fermeté. Je n'ai ni regles ni lois
a
VQUS
prescrÍre, VOtre expéáence VOUS tÍendra lieu
de maitre, vos lumieres de guides, et !'Esprit-Saint
conduira votre main. C'est tout dire ; suivez sa di–
rection et ses impressions.
L'entreprise est difficile; tnais jamais les difficultés
n'e.ffrayerent les grands cq:mrs. Les ohstacles mul–
tipliés ne servent au contraire qu'a piquer leur va–
leur, et qu'a obstiner leur courage; ce
son~
les dangers
du comhat qui rehaussent le prix, qui Fe]event l'.éclat
de la victoire; et jamais les honneurs d'un triomphe
glorieux ne furent justement décernés qu'a de pé–
nibles
conqu~tes.
S'il en étoit cependant quelqu'un. parmi vous q,ue
fit
chanceler sa propre foihlesse, ou qu'alarmat
l'in~
certitude du succes; pour l'encourager et soutenir
sa valeur chance ante, je lui adresserois volontiers
les helles paroles qu'adressoit al,ltrefois saint Bernard
a
un prélat timide ' qui ' par une pusillanimité peu
séante
a
son caractere, se croyoit trop foihle pour
remplir ses devoirs et pour porter le fardeau que
l'Eglise lui avoit imposé. Pardon, Messeigneurs,
pardon si, dans ce discours ahrégé , je cite une se–
,conde fo is ce grand homme : son inflexible droiture,
son
au~tere
probité, ses talens supérieurs , s.a vertu