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LETTRES
au milieu de vous, ne craignez-vous point que cette
dangereuse et permanente pro1'..imité , ou ne soit
capable de faire chanceler la vertu la rnieux aUermie,
ou ne fasse nahre dans les ames foibles des
soup~ons
injurieux
a
l'honneur du sanctuaire ' et porter des
jugem<"nS qui , pour etre foux, ne sont pas t 'mé–
raires? On n'est pas toujours obligé de croire que la
vertu dl-Etienne ait passé dans tous les creurs , et
!}Ue chaque jour ce prodige se renouvc11e .. Vous étes
les anges du Seigneur , il est vrai , mais souvenez–
vous que saint Paul vent que, forcées par la néces–
sité de se trouver
a
nos assemhlées , les fcmmcs ne
paroissent devant vous que voilées; et n'ouhliez ja–
mais la belle réflexion de saint Jéróme.
Le
Sauveu.r
du monde, dit ce pete, perrnit, peudant sa vie rnor–
telle,
a
la calomnie de porter sur luí et sur ses clis–
ciples une dent sacrilége; il permit qu'on l'accus5.t
· avec eux de violer le jour du sahbaL, de manger
avec les pécheurs et les publicains, de refuser le tri–
bt1t
a
Cesar, d'engager meme les peuples
a
la sédi–
t:ion et
a
la révolte : mais
il
ne voulut pas que l'uc–
cusation d'impureté
fút
de la partie, et dans une
matiere si délicate, les
sonp~ons,
mcme les plus lé–
gers et les plus mal fondés, lui parurent si injurieux
anx disciples du Dieu de pureté , qu'il ne permit
jaruais ni
a
la plus maligne envie ' ni
a
la plus cruelle
)alousie de les forrner.
Mais n'avez-vous jamais souffert que des hommes
déja
consacrés aux autels, deja honorés dusacerdoce,
. des. hommes qui, plus encore que les Chrétiens or–
dinaires , .doivent , par leur é tat et
le1~r
caracterc ,
~tre
élevés au.-dessus de la chair et eles sens, et dont
la pureté' pour répo.nclre
a
la saiuteté de leur mi–
nistere, doit égaler , approchcr <lu moius de e He
des intrlligenees célestes, poussés par une vicieuse
cupidité
~
se chargeassent de chaines qui les attachrnt
u
la terre, et
Se'
formassent.z peut-t
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