EDIFIANTES ET CURIEUSES.
431
cites, les Madianites , et toutes les plus fieres et les
rlus belliqueuses nations de l'Orient armées contre
lui, avoieut conjuré sa perte. Abandonné d'une
troupe de laches qu'il avoit renvoyés chez eux ,
parce qu'il Jes croyoit trop .foibles pour soutenir le
choc et la melée' il ne lui restoit pour tout€ défense
que trois cents braves qui l'accompagnoient. 'N'étoit–
il pas naturel qu'il appréhendat d'etre accablé par
la
multitude? Oui
~
&ans doute: mais jamais ces in–
dignes frayeurs ne trouverent entrée dans son creur;
il
n'oublia pas que sa petite armée étoit l'année du
Seig·neur; et bientót son Dieu lui donna un présage
assuré de la victoire.
Dans un songe mystérieux, j'ai vu, dit un soldat,
comme un pain d'orge cuit sous la cendre ; j'ai vu
ce pain
rouler
rapidement , précipitamment
au
mi–
•lieu du camp ennemi, parvenir
a
]a tente du
général
~
la
parcourir , la tenverser, et porter partout le
dé–
sor(lre:
Visus est mihi, quasi subcinericius panis
vol~·i
:i
et in medía castra descendere; et cum per–
J'enísset ad tabernaculum
:i
percurrit illud
:i
atc¡ue
sub~tJrtit.
A
ce récit: ce pain d'orge, s'écria d'un
air prophétiqrte le dépositaire de la confidcnce , ce
pain d'orge ne peut
etr~
autre chose que l'épée vic–
torieuse de Gédéon :
Non est hoc aliud
:i
nisi gla-
dú.tsGedeonis.
'
Animé par ce présage favorable , Gédéon
fait
sonner la charge.
Il
rassemble ses guerriers, et pour
tpute harangue , il ne leur dit que ces courtes
pa–
roles :
fans, ce glaive vons tracera le chemin du
combat; suivez - mo·
et faites seulement ce que
vous me verrez faire :
Quod me
~ideritis
facere
:>
hoc faúte.
11
est obéi : on
march~,
on court
~
on
vole
a
l'ennemi' tout cede' tout pite' et les nat10ns
liguées prennent l'épouvante et la fuite. Appliquons
·ce trait d'histoire
a
mon sujet.
-Le Gédéon des Chrétiens , le chef de l'Egfüe,