ÉDlFIANTES ET CURIEUSES.
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f
aurois l'honneur de precher devant un concile,
je vous avoue que j'aurois cu bien de la peine
a
ajouter foi
a
cette proph 'tie: nne pareille distinction
est au-dessus de mes foibles talens; mais il csl dans
la vie certaines occasions , certaines circo11stances ,
o~,par ohéissance et pou.r le bien de l'E.glise , le
ze.leest ohVgé de se preter
a
tout , malgré 3es ré–
pügnances.
N'allez pas vous imagiuer que nos éve ues .se
soient assemhlés pour étou ltcr quelque erreur nais¡–
sante, pour étahlir ou pour défendre quelquc dogme
auaqué ; gr:kcs au Ciel , de pareils attentats sont
iuconnus depuis plusieurs siecles chez les Maronites.
La contagiou presque UHÍverselle qui s'est répandue
dans tout l'Orient, a respecté la purcLé de lcur foi,
et jamais le schisme et l'hérésie qui les environnent
n'ont pu donn<""'r aucune atteinte
a
leur catholicité.
Leur attachement invariable
a
la Chaire de saint
Pierre , leur soumission parfaite aux décisions de
YEglise les ont préservés de ces fuuestes malheurs
>
et s'ils ne se piquent pas d'etre plus éclairés que tant
d'autres peuples , ils peuvent du moins se vanter
d'etre plus dociles et plus fideles. Priez le Seigneur
qu'il les conserve
a
jamais dans ces· sentimens et
dans ces dispositions : on n'est point en danger
d'errer , quand on ne suit pour guide que les oracles
de la vérité.
.
La foi de nos Chrétiens étoit pure ; mais malgré
l'exacte régularité dont ils font profession , par le
faps du temps, la discipline s'étoit un peu affoiblie.
Vous le savez , mon révérend pere , l'Epouse de
Jésus-Christ est Lonjonrs sans rides , mais ses enfans
ue sont pas Loujours sans souillurcs ; l'Eglise est
toujours sainte, mais Ja corruption altere quelque–
fots
la sainteté des sujets qui la composent. Insen–
sihlement la succession des années introduit le rela–
chem.ent dans les sociétés les plus saintes , et ces