ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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que
moi
qu'en parcilles circonstances l'ennemi com–
umn de notre salnt ne s'oublie pas. On mit tout en
reuvr~
pour reculer, et meme ponr éluder les ordres
du saint Siége. Qnoi qu'il en soit, ce changement
inattendu surprit i'ahlégat, mais il ne le déconcerta
pas : la résistance , loin de le rehnter, ne servit qu'a
auimer son courage et
a
redoubler ses efforts; et je
dois dire ici'
a
la louange de ce diune prélat' qu'il ne
donua aucun signe d'impatience ni de dég-oút; qu'il
sut se roidir
a
propos contre les obstacles, et qu'il
r.enoua plusieurs fois avec une admirable dextérité
une :µégociation qui
parois~oit
entierement rompue.
De Jetft- coté, les missionnaires de la Terre-Sainte
et les Jésuites travailloient de tout leur pouvoir
a
apaiser la tempete; mais avec tout cela rien n'avan–
.
~oit
; le mornent marqué par la Providence n'étoit
, pas Join, mais il n'étoit pas encore venu. Enfin tout
se calma: les prélats maronites reconnurent les piéges
qu'on leur avoit ter1dns; ils ouvrirent les yeux sur
leurs véritables i:µtérets q:ui n'étoient antres que ceu,4
de la religion, et ils se rendirent. J'ignorois encore
cette heurcuse nonvelle, lorsc1u'un heau jour, de
grand matin , on vint me dire ,
a
l'issue de la messe?
que le patriarche avoit mis pied
a
terre au séminaire
qu
i1
m'attendoit. Je sortis pour l'aller salner, mais il
me prévint' el je le troqvai
a
la porte de notre mai–
son, ou il eutra, suivi de la plupart de ses éveques.
Mon pe i·e, <lit-il
tl
i;iotre supérieur, on ne dira plus
que je ue suis pas le conseil des Jésuites. Ces agréables
paroles releverent nos espérances, et nous en augu–
rames bien; nous n'osames cependant lui en deman–
der l'explication. Ces prélats nous firent l'honneur
de pren<,ire chez nous un léger déjefmer ; et sans en–
trer dans aucun éclaircissement ' ils remonterent
a
cheval, et prirent le chemin du monastere qe Louaisé.
M1;:mseigneur
A~semanni
fut charmé de les voír, et sa
joie
fot
d'autant plus grande, qu'elle étoit inespérée.