Table of Contents Table of Contents
Previous Page  40 / 542 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 40 / 542 Next Page
Page Background

14

LETTRES

flamand de nation. La peste étoit alors tres-violente.

La quantité des mourans qu'il assista la lui communi–

querent en moins de quinze jours. 11 le

fit

savoir in–

continen tau supérieur, priant instamment qu'on lui

accordat la grace de mourir aupres de ses Íreres. On

le

trans~rta

dans une petite maison qui est au bout

de notrtWJardin, ou s'étant de nouveau confessé , et

ayant communié, il mourut plein de joie et de recon–

noissance de la grace insigne que Dieu lui faisoit.

Depuis lui, personne n'a plus été frappé de cette

m~

Jadie , que le pere Pierre Besnier, si connu par son

beau génie

-€t

par ses rares talens. Sur la fin de ses

jours

il

se consacra une seconde fois

a

la mission de

Constantinople,

a

laquelle il avoit déja rendu les plus

grands services. La peste le prit en confessant un

malade : la Providence veilla

a

la conservation des

autres peres de cette mission , car les signes du mal

ne se montrerent qu'apres que le pere eut expiré; et

pendant les trois jours de sa maladie, ils avoient été

nuit et jour aupres de hu.

Mais si quelqu'un jusqu'ici a du mourir de ce

genre de mort, c'est le pere

J

acques Cachod dont

j'

ai

parlé , et qui , avec le nom de pere des Arméniens ,

a encore

a

Constantinople et

a

Malte celui de pere

des esclaves. 11 y a huit ou dix ans qu'il est presque

incessamment occupé aux reuvres de charité ou il

y

a le plus de péril, soit . dans le bagne; soit sur les

vaisseaux et sur les galeres du Grand-Seigneur. Les

esclaves qui n'en peuvent sortir savent

l'y

introduire

par le moyen de leurs gardiens Turcs , avec qui ils

sont d'intelligence. L'année

1707,

que la peste

fut

sifurieuse qu'elle emporta presd'un tiers de Constan–

tinople , ce pere m'écrivit

a

Scio la let!re q1u suit:

«

Maintenant je me snis mis au-dessus de toutes

)) les craintes que donnent les maladies contagieuses;

>>

et, s'il plait

a

Dieu, je ne mourrai plus de ce mal

»

apres les hasards que je viens <le courir. Je ,sors