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J-'ETTRES
hatimens
fran~ais
e.t italiens du port, ou nous allons
confesser et instruire les équipages qui ne peuvent
venir a terre, et faire le catéchisme aux mousses,
dont la plupart n'ont pas encore fait leur
premien~
communion-, quoiqu'ils aient d'ordinaire p1us de
quinze ans.
Je dois encore dire de
la
mission de Smyrne ,
qu'a la mort de MONSEIGNEUR le dauphin et de ma–
dame la dauphine , la nation
fran~aise
leur fit faire
chez nous de secondes obseques , ou tous les étran–
gers se trouverent, et qui , pour la multitude des lu–
minaires, pour la disposition et le bon goút du mau–
solée , des inscriptions , des devises, des armoiries,
et
poi.u tout le reste, auroient peut-etre été approu–
vées en France.
LA M1ss10N
DE
THESSALONIQUE.
. Thessalonique est, MoNSEIGNEUR , une de nos
anciennes missions dont nous vous devons le renou–
velleIJ1ent depuis l'an
1706,
quevotreGrandeur abien
voulu y remettre des
J
ésuites, chapelains des con–
~mls
de France : elle a ouvert par- la un vaste champ
a
leur travail.
. La ville de Thessalonique est une des plus grandes
~t
des plus fameuses de la Turquie-Europé
•
Elle a un
Eptapyrgion,
c'est-a-dire, un ch-
au
des sept tours, comme Constantinople. Les Grecs
y
sont en assez grand nombre. Il
y
a aussi des négo–
cians arméniens. Tous ces chrétiens ne montent
guere qu'a
1
o,ooo
ames. Les Juifs y sont autour
de
1
o
a
1
2,000.
Ils passent pour etre fort indus–
trieux. Deux grands visirs des années dernieres
s'étoient mis en téte de faire imiter auxJuifs de Thes–
salonique les manufactures de nos draps , pour
mettre, disoient-ils, la Turquie en état de se pas–
ser des étrangers; mais quelque dépense qu'ils aient
faite ,
et quelques mesures
qu'ils
aient
prises ,
il.s
n'ont
jamv.ispu
y
réussir.