ÉDlFIANTES ET CURIEUSES.
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»
du hagne, oú j'ai donné les derniers sacremens,
)) et fermé les yeux
a
quatre-vingt-six personnes ' les
.,. seules qui soient mortes en trois semaines dans ce
»
lieu si
1
décrié, pendant qu'a la ville, et au grand
»
air, les gens mouroient
a
milliers. Durant le jour,
»
je n'étois, ce me .semble, étonné de ríen; il n'y
n
avoit que la nuit, pendant le peu de sommeil
»
qu'on me laissoit prendre, que je me sentoi.s l'es–
»
prit tout Fempli d'idées effrayantes. Le plus grand
>)
péril que j'aie ccmru, ajoute-t-il, et que je ne
>)
courrai
peut-~tre
de ma vie , a été
a
fond de cale
)) d'une sultane de
82
canons. Les esclaves , de con–
)) cert avec les gardiens, m'y avoient fait entrer sur
»
le.soir pour les coJ!fesser toute la nuit, et leur dire
n
la messe de grand matin. Nous fümes enfermés
a
>>
doubles cadenats, comme c'est la coutume. De
)) cinquante-deux esclaves que je confessai et com–
»
muniai , douze étoient malades , et trois moururent
»
avant que je fusse sorti. Jugez quel air je pouvois
»
respirer dans ce líen renfermé , et sans la moindi·e
>>
ouverture. Dieu, qui par sa bonté m'a sai1vé de ce
»
pas-Ia, me sauvera de bien d'autres.
»
J'ahuse peut-etre de votre patience,
MONSEIGNEUR,
en vous entretenant de tous ces menus
détails~
Je
voulois les supprimer, mais on m'a assuré que votre
Grandeur seroit bien aise de les voir
ici.
J'ajouterai
seulement
a
cet article de la mission de Constanti....,.
nople , que si au líen de quatre ou cinq
J
ésuites ,
nous y étions douze ou quinze , nous aurions encore
plus de travail que nous n'en pourrions porter.
LA
MISSION DE SMYRNE.
Smyrne n'a que quatre Jésuites, dont
det~x
out
pres
"de quatre-vingts ans. Cependant c'est encoré
une mission ou il
y
a de grands biens
a
faire pour
le
salut du prochain.
Jl_
est vrai que le pere Adrien