EDIFIANTES ET CURIEUSES.
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quand
il
n'y a point de malades
a
visiter.
Apr~s
que ces
malheureux se sont un peu délassés , et qu'ils ont pris
quelque nourriture , le signal se donne pour la priere.
La coutume est de commencer par faire
r
eau bénite ,
et d'en jete.r de tous cótés. Ensuite le pece fait la
priere
a
haute voix' et donne les cinq points de
l'
exa..
men avec la formule de l'acte de contrition, ue tous
répetent apres fui. Quand les prieres soJllt achevées ,
il fait une exhortation d'une petite demi-heure sur
quelque matiere touchante , et qui a le plus de rap–
port
a
leurs ·dispositions présentes. De la
ir
se met
au confessionnal pendant quelques heures..Les cou–
fessions finies ' il va prendre un peu de repos '
a
moins qu'il ne faille veiller quelque mourant. A quatre
heures du matin en hiver' et
a
trois heures en été ,
on éveille tout le monde pour la messe , pendant la–
quelle le pere leur fait une courte explication de
l'évangile. La messe finie, apres que les communians
ont fait leurs actions de graces' il va se placer
a
la porte
d~
la chapelle avec les aumónes qu'il a pu ramasser;
il les distribue
a
tous'
a
mesure qu'ils passent; apres
quoi les portes se rouvr'ent a grand bruit' et chacun
va se faire enchainer avec un compagnon pour .re–
tourner au travail.
Dans le temps de peste , comme il faut etre
a
por–
tée de secourir ceux qui en sont frappés , et que nous
n'avons ici que quatre ou cinq missionnaires, notre
usage est qu'il n'y ait qu'un seul pere qui entre au
bagne, et qui y demeure tout le temps que la maladie
dure. Celui qui en obtient la permission du supérieur
(ce qui n'arrive pas sans de fortes représentations de
la part des autres et du supérieur meme)'
s'y
dispose
pendant quelques jours de retraite, et prend congé
de ses freres, comme s'il devoit bientótmourir. Quel"
quefois il
y
consomme son sacrifice, et quelquefois
il échappe au danger. Le dernier Jésuite qui est mort
dans cet exercice de charité, est le pere V
andermans,