ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
9
mesures
a
garder' et notre temps a partager
a
d'autres
occupations indispensables, nous n'aurions pas assez
de tous les jours de la semaine pour conten teda pié
té
avide de ce bon peuple.
/
Celui des
J
ésuites qui a
re~u
de Dieu le talent le
plus rare pour le salut de cette na.tion a Constanti–
nople , es.t le pere
J
acques Cachod , de Fribourg en
Suisse. Avant que de se consacrer aux missions du
J...evant, il avoit foit pendant quelques années l'of-..
fice de mrssionnaire
a
Frihourg en Brisgau, du temps
de la erniere guerre. Nos officiers, dont plusieurs
vivent encore, l'hont>roient de leur · confiance , et
c'est entre ses mains que le célebre M. du Fa1 voulut
mourir. Dans la seule année
1
7
1 2 ,
ce pere a ra-
ené pres de
400
schismatiques , et a confessé lui
seul plus de
3000
personnes. L'année passée le.
nombre des schismatiques convertis a presque monté
a
une fois autant. Sa maxime est de paroitre peu et
d'agir beaucoup. 11 a toujours asa main un nombre
de catholiques zélés et sages , qui se répandent de
tous cotés' et lui amenent sans bruit ceux qu'ils ont
disposés a se convertir. Plusieurs
pr~tres
et verta–
biets orthodoxes servent encore extremement
a
main–
tenir la foi. Ils sont comme les surveillans de leur na–
tion, toujours
pr~ts
a
courir oú.· on a hesoin d'eux ,
et
a
maintenir l'ordre dans les familles.
Depuis la justice que le Grand- Seigneur
fit,
il
y
a quatre ans, du sanguinaire visir Ali Pacha, dont
les Turcs eux-memes ont regardé la mort tragique
comme la punition de ses fureurs contre les Armé–
niens·, les catholiques jouissent d'une tranquillité
jusqu'ici assez co stante. 11 semhle que le sang du
saint pretre arménien Dergoumidas (
i),
répandu
en haine de la foi, ait comme éteint le feu de la per-
(r) Il fut condamné
a
mort par le grand-visir Ali Pacha,
le 5 novembre
1
707.