ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
7
ecclésiastiques qui
l'
environnent. Sa plus grande dis–
tinction consiste en ce qu'un diacre ou un pretre
marche devant lui, portant une espece de béqu1 le
ou croSie de bois ornée de
~ompartimens
d'ivoire
et de nacre. Je l'ai vu hien des fois .aller encore plus
simplement' n'ayant
a
sa suite que deux ou trois
per6onnes.· Cepen<lant il prend sans
fa~on
le titre de
patriarche universel; et il faut l'appeler non tres-saint
pere ' mais tres-saint
p
anosíotatos.
:pe meme, quand
les Grecs parlent de leurs autres prélats, ils ne disent
pas , comme nous , l'archeveque ou éveque , mais le
Saint
d'une telle ville, comme le
Saint
d'
Héraclée,
le
Saint
de
Chalcédoine,
etc.
La honne correspondance que nous avons soin
d'entretenir avec le patriarche et les autres prélats
grecs, dispose les peuples
a
nous écouter. Les peres
et meres envoient volontiers leurs enfans
0.
nos ins–
ttuctions et
a
nos· écoles. Nous
y
avions, il n'y a
pas long-temps, les deux fils d'un bey de Valachie.
Je connois
a
Constantinople un assez grand nombre
de Grecs qui sont dans de bons senttmens; mais gé–
néralement parlant, ce n'est pas dans
c~tte
capitale
qu'il faut s'attendre aux grandes· et nomhreuses con–
versions des schismatiques de
tte nation. La vue ,
quoique triste et humiliante,
estes de leur an-
cienn,e grandeur' 1eur rempli
ete de je ne sais
quelles idées hautaines, qui les rendent indociles1et
·suffisans. On diroit que cette grande ville, et toute
la
puissance qu'elle renfe.rne, est encore
a
eux. Quoi–
qu'ils n'entendent plus leurs saints peres, et que tous
les jours ils s'éloignent-de leur doctrine, ou qu'ils la
détournent
a
des explications pitoyahles' ils ne souf–
frent qu'avec une extreme peine que les Occidentaux
.les entendent mieux qu'eux, e.t qu'ils viennent de si
loin leur en montrer le vrai sens. Un de leurs beaux
esprits , fort hommQ de bien , rn'a dit souvent, avec
u.aenai·veté que je n'oublierai jamais, que le Grec ,