EDIFIANTES ET CURIEUSES.
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gcnoux, et nous demanda notre bénédiction : nous
fUmes su.rpris de voir tant de sagesse dans un ftge
encore s1 tendre. Cet enfant avoit été nommé Jean
au
bapteme , et
Ricltesses de Díeu
éteit son sur–
nom. La coutume est, parmi les Arahes, trn'ancun
enfant male ne porte le nom de son pere ; le chef
de la famille
-en
impose un autre que le sien
a
l'en–
fant nouvellement né; alors le pere de l'enfant perd
son surnom, et n'est plus appelé que le pere de tel;
par
ex€mple,
pere de Richesses de Dieu.
Richesses de Dieu
étoit un de ces beanx caracteres
que la nature et la grace sernblent avoir formés comrne
de concert pour le bonheur et la consolation d'une
famille chrétienne.
A
une physionomie henreuse,
a
une ingénuité charmante , il joignoit et un naturel
6.oux et un grand désir d'apprendre.
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nous
fit
sur
la religion-plusieurs questions que nous eussions ad–
mirées dans un age plus avancé; il nous conjura
de
l'instruire, jusqu'a nous causer une espece d'impor–
tunité toujoursagr
éahlea
des missionnaires qui cher–
chent Dieu. Je vis
hi.enque dans cctte nou
ve
lle mis–
sion j'allois reprendre mon empJoi de catéchiste.
Je
jetai les yeux sur lui pour m'aider dans mes fono–
tions; vous verrez par
la
~uite
qu'il me servit utile...,
ment.
ll
y
avoit dans la chamhre ou nous fümes intro–
duits., un grand tapis fait de poils de chevre; n ous
nous y ass1mes
a
la mode du pays. Le pere s'informa
de la disposition des esprits
a
notre égard: on lui ré–
pondit que nous aurions tout lieu d'etre contens de
notre voyage; qu'on nous écouteroit volontiers , et
qne nos instructions seroient bien re9ues. On servit
ensuite le souper; on apporta un pauier de jonc
rempli de grands pains plats ' et déliés
a
p eu pres.
comme du parchemin; on n'eu mange point d'autres
a
la campagne : le maltre du logis u ous en distribua
fort
aboudamment
~
et plus que nous n'en eussions
~L
~ 3