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LETTRES
croiriez-vous, mon révérend pere
?
C'est
la
oi.1
la
charité de
J
ésus -Christ porte avec plus d'ardeiu
nos
c:mvriers évangéliques : ils comptent pour rien
les
plus accahlantes fatigues, quand il s'agit d'établir
so–
lidement le royaume de Dieu , panni tant de gens
.:lont il semble que le Ciel nous ait
particuli~rement
confié les ámes. Hélas
!
sans nous, ils n'entendroient
jamais parler
de
la religion , et environnés
de
na..i
iions infideles ,
peut-~tre
retomheroient-ils
dans firr
fidélité. Nous ne les quittames que quand ils
quit....
terentla plaine pour retourner dans leurs montagnes,
et
nos travaux ne finirent qu'avec les leurs.
A peinecette mission fut-elle achevée , que mes
supériel.usm'en
des ·
'rent une autre , et me firen\
l'honneur de m'asso
r
a
un confesseur de
Jéstts–
Chris.t. C'étoit un miwonnaiire fervent et intrépide,
{1ui,
allant, il y a queHJúes années, en
Mésopotamie,
pour cons\•ler les. Chrétiens de cette église
ahan–
donnée , eut le bonheur et la gloire de souffrir
la
pris,.:m, les fers, et d'autres incommodités pour
la
querelle de son cher Maitre; quel aiguillon
pum
mon
~ele
naissant , mon révérend
pe1·e
!
On nous envoyoit
a
la découverte d'nn
pays
Oll
nous n'avions encore
pu
pénétrer jusqu'alors.
Pour
l·éussir plus sll.rement dans cette
sainte
entreprise,
nous cultivions depuis long-ternps
l'
amitié d'un
Chré–
tien accrédité dans le canton, et e'étoit lui qui
devoit
nous e:n facililet
l'
entrée, et nous servir d'introduc–
'teur
aupn?~s
de se:s compatriotes. Nous
eumes
bien
de la peine
a
le gagner: d'ahord il
paroissoit
entie–
rem.ent
élQigné
ele nous; il ne vouloit point recon–
no1tre Athanas pon.r
le
vrai patriarche, et
donnoit
nveuglément daus les erreurs du schismatique
Cy–
rille ' don
t
i1
avoit épousé le parti. Qttel
ohsi1lad~
a
vaincre
!
il falloilf:
l'affectionner
a
la catholicité avant
de l'affectionner aux catholiques: aussi ne füt-ce pas
f
ouvrage
des
hQm1nes..,
ce
fut
l'
olJvrnge du. Tont-