ÉDJFIANTES ET CURIEUSES.
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j'entrai, e.t jeJis ce qu'on
s~uhaitoit
de moi. J'av.ois
souvent v1s1te nos inanufactures en France, et
Jª–
mais aucun ouvrier ne m'avoit fait pareille propo–
sition. P ardon , mon révérend pere, je ne me rap–
pelois pas en ce momerlt
l'
oraclc de
J
ésus-Christ ,
qui uous assnre qu'on trouve qudquefois plns de fo i
chez
les étrangrrs que parmi les enfans d'lsracl.
Apres avoir prié Dieu selou la coutnrne, j'examiuai
cette pe tite maison h atie
a
la
hate '
et je
la
trouvai
faite avec beaucoup cl'industrie. L es versa soie snr–
~out
attirerent ma curiosité et fi xerent m es regards.
Je
remarquai qu'ils étoieut irnmobiles,
et
qu'ils te–
noient la Lete élevée. J ' cn clemandai la raison
a
ceJui
qui présidoit aux ouvrages.
e
fit
entendre que
ces vers étoient dans leur pre
ier jeime, qui duroit
environ trois jours ; qu' ils av · nt encore deux autres
jeunes
a
passer; que ces j unes ne seroient
Pª!?
de si
longue durée que le premier; qu'apres le troisieme,
ces vers s'attacheroient
a
de petits foisceaux d'épines,
et que sur ces faisceaux ils fileroient leurs soics.
C'étoit un homme du métier, je le crus sur sa pa–
role' et je ne jugeai pas
a
propos de pousser plus
loin mes questions.
C'est aiusi. que les Chrétiens des montagnes s'oc–
cupe0nt p endant deux ou trois mois de l'année
a
cul–
tiver ce qui fait leurs plus grandes richesses; c'est
la
propremeut le temps de leur récolte , et c'es t pour
les missionnaires le temps d'une ahond.ante mois–
son. Au reste , ces missions sont extremement pé–
nibJes, et ces premiers essais de mon zele m'ont fait
sentir la vérité de ce que j'avois entendu dire autre–
fois en France
a
un de nos peres, que les croix sont
partout l'apanage de l'apostolat, et qu'on a
beaucot~p
a
souffrir ailleurs qu'au Maduré et qu'en Canada.
Ces cabanes sont souvent fort éloignées les unes
des autres ; quelquefois meme elles. sont
pl~cées
sur
des rnchers
~scarpés
et presque maccess1bles. Le