EDIFIANTES RT CURIEUSES.
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plís; je n'ai plus Je regret de mourir : vous venez
a
propos pour recevoir et mes derniers soupirs et
le
dernier aveu de me& foiblesses. Animez-moi dans
mes eombats ; faites couler sur moi le sang de J é–
sus-Christ; appliquez- moi ses mérites ; nourrissez–
moi
de
sa chair, et par les sacremens de la sainte
Eglise catholique , mettez le comblc
a
ma félicité ,
et le sceau
a
ma
prédestination. Je sens que je suis.
proche
de
m.a
fin.
Quel
bonheur
1
pour un pécheur
~omme
moÍ, d'expirer entre vos bras, de pouvoir en
@xpiran.t remettre ma conscience entre vos mains,
. et
mon ame entre les mains du Seigneur
!
Hatez..,
vous de me purifier , par le sacrement de pénitence,
et ai<ilez - moi
a
bénir les miséricordes i:nfinies de
notre Dieu.
A
ces tendres
et
touchantes paroles , ses fils et ses–
petiits-ffils, qui étoient autour de son lit , fondoient
en
larmes , et
je
ne pus retenir les miennes. La re1i–
gion, mon révérend pere , fait quelquefois spr nous
des impressions dont nons ne sommes pas les maitrcs.
Le missionnaire , aussi pénétré que nous ,
l'
ernhrassa:
plusieurs fois ' et
l'
exhortoil
a
profiter de ce derniet
secours que
le
Cicl
lui offroit, et
a
consommer
le
grand
ouvrage de sa
sancti:fi.cation. Nous les laissftmes
ensembl~.
Le
malade luí fit une confession générale:;
souvent entrecoupée
de
pleurs et de sanglots. Toute
la famille rentra, t ous se prosternercnt ; le bon pa–
triarche les hénit. On le communia. A la vue.de son
Dieu ,
les tran.sports de sa ferveur et de sa piété
redoublerent. On lui présenta un crucifix , qu'il
haisoit amoureusement; et les levres collées sur celles
de
son divin Ma1tre , il expira doucement, tranquil...
lement dans le baiser
dl1
Seigneur. Qnelle mort
~
mon révérend pere
!
J'
en fus si frappé. , que je ne
pus m'
emp~cher
de dire
a
toute la fam.ille désolée :
mes enfans , ou
la
religion nous trompe , ou vous.
tjtes.
les fils d'un saint?
et je
leur fis
re.marquer que
..