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JtDIFJANTES ET CURIEUSES•

313

J-e

trouvai

U.

un pilote alhanais qui devoit mettr-e

a

la

voile

au

prem.ier hon

vent; comm

e je crus

q:u'il

~'élevernit

peut-etre des

le

lendema.iu

, je

ne

me mis

¡ias fort en peine de chercher de logis; mais ayal\tt

fait

mettre mes hardes dans sa barque , qu étoit

a

s.ec

sur

le

sahie, je :résolus d'y coucher et

d'y

passer

la

nuit. Vous

j

t1gez

bien ,

mon

révérend pere ,

que

mon

lit fut hientót fait, et qu'il n'étoit pas commode.

Le lendemain , voyant que le vent tenoit toujours.,

j'allai

a

un

village qui se nomme

Carlovazí,

pour

y

trouver une retraite , ou au moins du pain; mais par

'Jllalheur, je ne pus trouver ni l'un ni l'autre, ni pour

de

!'argent, ni par charité. J'eus meroe

de

la peine

a

renconp·er mon Albanais; je le déterrai c-ependant,

et je lui exposai' mes besoins: il m'envoya chez

UJ:l

de ses amis , ou je

fis

une légere collation , apres la–

quelle il fallut me .retirer dans ma barql!le, et en fairn

ma demeure trois jours et trois nuits. Enfin

la

place

ne

me

parut plus tenable' et je

commen~ois

a

etre

attaqué d'une grosse flux.ion , qui pouvoit avoir des

suites facheuses.

J....

e dimanche

ap.r~s

Ja

messe

~je

fis

tant par mes supplications, qu'on me lona bien cher

nn ,petit logis, et une honne vieille Sunamite s'offrit

a

faire ma cuisine.

Il

n'

étoit pas nécessaire

pour

cet

emploi qu'elle

fil.t

ni bien la'borieuse,

ni

bien hahile;

il ne s'ágissoit que de me faire cuire un

peu

de

ri~

avec de l'huile , et quelquefois un peu de mauves.

Pendant mon séjour

a

CarJovazi , je fis connois–

sance avec un caloyer ou religieux grec, natif de Bo–

logne en ltalie.

A

pres avoir servi dans les troupes de

Venise , il étoit venu se marier dans cette hourgade;

apres

la

mort de sa femme, il s'étoit fait moine au

mont Athos , et il avoit quitté son monastere pour

venir prendre soin d'un enfant qui lui restoit de son

mariage. Nous nous voyions presque tous les

soirs:

il gagnoit

sa

vie

a

cultiver

llll

jardin' et il m'apportoit

de temps

en

temps

un

petit

rafra'ichissemeut

de