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3

I

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J-'

E

"l'

T RE

s•

~

otre pilote y avoit sa maison et ses affaires, et e'étoit

la

qu'il étoit résolu d'aller, sans se mettre en. peine

de toucher

a

Scio, et d'y débarquer ceux qu'il avoit

re~us

sur son bord , avec promesse de les y porter:

e'

étoit une infidélité marquée, mais on sait assez

que

les Grecs,ne sont pas fort scrupuleux sur l

'artide.Je

ro'aper~us

dans ceLte traversée combien ces

pauvre~

plariniers appréhendent les corsaires. Quoique nous

fussions assez avant enmer, ilsgardoientetilsfaisoient

gru.·der un silence aussi profond que sil'ennemi eUt été

tout proche. Quand

il

falloit parler, ils ne le faisoient

qu'a voix basse, et comme regardant si personne

ne

les entf"ndoit. Quoique je ne fusse guere plus hrave

~u'eux,

je fus tenté dans les premiers momens

de

rire de cette espece de comédie; mais il fallut

s'y

faire.

Nous cotoyions toujours 1'1le de Scio, et je priois

Dieu

de tout mon creur qu'il inspirat

a

notre pilote

d'aborder

a

la ville,

Oll

en quelque lieu VOÍSÍn, d'ou

nous pussions facilement nous

y

transporter. Je

crus–

~tre

e'X.ancé g:uand je vis soufiler un vent qui nous

~]oignoit

de Samos; mais ce vent cessa hientot , et

~pres

une J)onace d'environ unedemi heure,

il

rede–

yint ' malgré mes prieres ' favorable

a

notre pilote, .

~t

frakhissant insensiblement , il. le poussa

ep.

tres–

p eu de temps vers son

He ,

dans un méchant port

ou

il

n'y avoit pas un seul habitant. De

la

nous voyions

l'lle Icarie , et nous et'\mes tout le loisir de

la

con–

templer pendant un jour entier;

la

_roer étoit trop

agitée pour pouvoir démarrer. Le lendemain matin,

je pris avec moi

mqn

petit bagage , et je me trainai

comme je pus au village voisin, Les gens du pays

m e

dirent que c'étoit un port ; mais

e;

est un port

d'une nouveUe espece; ce n'est

autr~

chose que la

terre ferme ou les mariniers mettent leurs barques

a

~ec

sur le rivage , de peur que s'ils les laissoient en

mer, dans une si mauvaise rade

~

les cor$aires ne

v iussent s'en

saisir

et

les

enlever.