ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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Ils les appellent cependant comme nous, les redou–
tables mysteres, tandis qu'ils les traitent avec la der–
niere indignité. Leur couduite est une énigme inex–
plicable: ce n'est que contradictious et qu'inconsé–
quences. Ils profanen t les églises, et ils les réverent:
il est rare qu'ils passent devant quelqu'qne sans faire
une profonde inclination et detix ou trois signes de
croix, et sans réciter quelque courte priere; souvent
meme ils vont en baiser les pierres par dévotion , et
ils se persuadent qu'a ces marques extérieures de res–
pect est attachée une bénédiction particuliere. 11
y
a
cinq monasteres dans cette ile ; des d eux qui sont
dédiés a la sainte Vierge, le plus considérable s'ap–
pelle
Panagia Mcgali;
les trois autres sont,
Sta–
f!ros,, Age Ellas,, Age Georgios,
parce qu'ils sont
consacrés en l'honneur de la Croix, ele saint Elie et
de saint George. Les religieux s'adonnent autant a la
culture de la terre qu'a celle de léur ame' et phh
a
Dieu qu'ils eussent une égale ardeur pour l'uue et
pour l'autre. Les connoissances saintes, aussi bien
que les profanes, sont
ba~nies,
non-seulement de
cette lle, mais encore du reste de l'Orient, tant il y
~peu
ele g·ens qui soient instruits, et qui veuillent
l
etre.
Au reste, je fus d'ahord regardé
la
comme un hé–
rétique et un excommunié. Comme ces Chrétiens ne
nous voient jamais , ils prennent pour des vérités
constantes tout ce que leurs pretres et leurs caloyers,
mal affectionnés, leur déhitent sur nolre compte, et
ils entrent aveuglément dans leurs sentimens. Quoi–
qu'ils vissent que j'étois religieux, et que nous étions
f'n
car~me,
ils crurent que je ne le gardois pas; on
leur avoit· fait entendre que tous les Ji..,rancs man–
geoit>nt de la chair et des reufs p endant ce temps-Ia.
Par
bonheur la femme du curé vint me demander
de
l'onguent pour guérir un de ses enfans d'une
grande blessure qu'il s'étoit faite;
je
lui en
donnai,