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ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.

319

Ils les appellent cependant comme nous, les redou–

tables mysteres, tandis qu'ils les traitent avec la der–

niere indignité. Leur couduite est une énigme inex–

plicable: ce n'est que contradictious et qu'inconsé–

quences. Ils profanen t les églises, et ils les réverent:

il est rare qu'ils passent devant quelqu'qne sans faire

une profonde inclination et detix ou trois signes de

croix, et sans réciter quelque courte priere; souvent

meme ils vont en baiser les pierres par dévotion , et

ils se persuadent qu'a ces marques extérieures de res–

pect est attachée une bénédiction particuliere. 11

y

a

cinq monasteres dans cette ile ; des d eux qui sont

dédiés a la sainte Vierge, le plus considérable s'ap–

pelle

Panagia Mcgali;

les trois autres sont,

Sta–

f!ros,, Age Ellas,, Age Georgios,

parce qu'ils sont

consacrés en l'honneur de la Croix, ele saint Elie et

de saint George. Les religieux s'adonnent autant a la

culture de la terre qu'a celle de léur ame' et phh

a

Dieu qu'ils eussent une égale ardeur pour l'uue et

pour l'autre. Les connoissances saintes, aussi bien

que les profanes, sont

ba~nies,

non-seulement de

cette lle, mais encore du reste de l'Orient, tant il y

~peu

ele g·ens qui soient instruits, et qui veuillent

l

etre.

Au reste, je fus d'ahord regardé

la

comme un hé–

rétique et un excommunié. Comme ces Chrétiens ne

nous voient jamais , ils prennent pour des vérités

constantes tout ce que leurs pretres et leurs caloyers,

mal affectionnés, leur déhitent sur nolre compte, et

ils entrent aveuglément dans leurs sentimens. Quoi–

qu'ils vissent que j'étois religieux, et que nous étions

f'n

car~me,

ils crurent que je ne le gardois pas; on

leur avoit· fait entendre que tous les Ji..,rancs man–

geoit>nt de la chair et des reufs p endant ce temps-Ia.

Par

bonheur la femme du curé vint me demander

de

l'onguent pour guérir un de ses enfans d'une

grande blessure qu'il s'étoit faite;

je

lui en

donnai,