ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
s'acheter des habits, et se pourvoir de je
1~e
sais cdm–
hien de commodités. Le monastere ou ils meurent,
hérite apres leur mort de tout ce qu'ils ont,
et
il y
en a tels
a
qui l'on trouve jusqu'a mille et d ux
millé
écus de réserve , dont le procureur ne manque pas
de se saisir aussitót au nom de la maison. Les cotes
mortes les plusconsidérables, vienn
t ordinairemcnt
de ceux
a
qui on a donné
a
vie ' po
. une somme
modique, quelque terre dn monastere qu'ils font va–
loir, et qu'on laisse les ma1tres de tont ce q u'ils en
peuvent tirer par leur tra ail et par leur industrie,
On ne voit point régner parrni ces religieux cette
tmiformitési désirable et si précieuse dans les e m–
munaut.és.Ceux qui en se faisant caloyers donncnt
quelque somme considéraJ)le, vivent presquc
a
dis–
crétion ; on ne les oblige pas anx ubservances régu–
lieres avec autant de sévérité que les autres; ils se
dispensent plus aisérnent d'assister
a
tous les offices
divins, surtout quand ils sont trop longs; en un mot,
ils se donnent des libertés et des douceurs qu'on ne
permettroit pas aux autres, et il semble que leur
titre de bienfaiteur les exempte ele bien faire : je ne
crois pas que Dieu ratifie ces exemptions et ces dis–
penses.
11
y
a des caloyers de toutes sortes de rnétiers ,
chez qui les mares vont acheter leurs besoins; la plu–
part de ceux-la so:r-t hors des monasteres; ils rem–
plissent le
li~u
oú l'aga turc fait sa demeure; ils y out
leurs boutiques,
<:>t
le marché se tient une ou deu:x::
fois la semaine. Tous les mo.nasteres ont l'usage des
do.ches comme dans l<:>s pays
cbrétie~s
: on en ob–
tient facilement la permission , et en cel
a comme en
tout le reste , les Turcs sont toujours de bon.ne com–
position, quand on traite avec eux l'or ou
l'ai·gc11t
a
la main. Nos voyageurs
fran~ais
qui aiment
a
exagé–
rer et
a
peindre les choses en beau, fo1lt monter. le
nombre de ces relig:ieux jusqn'a dix ou douze mille.