ÉDIFIANT'E"S ET
CURIEUSES.
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tour·s , soutenus par une régularité constante et d'ex–
~essives
austérités , accréditent
l'
erreur. On dom'le
facilement dans ce pi:ége; on se
persi:1acl~
difficile–
ment que ceux qui paroissen1 hien vivre puisseint
m-al
penser, et
je
ne doute pas que
la
conquete
de
Monte–
Santo ne fút suivie de celle de presque toute
lil
Grece. Je conviens que le prnjet est admirable, mai5.
Yexécutiion n'en seroit pas aisée;
~l
faudroit troüver
.des missionnaires qui füssent aussi
abst~mes
et at'lssi
grands jel'meurs que nos Grecs: cela n'est pas donné
a
tout le monde. Ce n'est pas la ce qui nous
arr~te
roit, lui répliquai-je : nos peres,
da.nsles missicms
d'e Malabar et <le Maduré , vivent comme les péni–
tens du pay.s; l'abstinence et ,le jeune n'effraient
point des hommes vrairnent apostoliques; un zele
ardent sait forcel· la nature, et se fait
a
tout
cóm.mea
us.
A
la
bonne
heure, me
dit-il,
mais
corhment
vaincre'l'aversioninsurmontable qu'ils ont pour vous?
~ous
ne vous imaginerez
jama.isjusqu'a quel pbint ils
la portent, et de quel reil ils vous regardent. Ils
ont un livre qu'ils appellet1t les
monocanons;
e'est
leur
unique casuiste, et pour
eu:x
c0mme uh secoHd
évangile. Pour le rendre plus re·speetáble, ils
dé..;.
fendent aux séculiers de le lire, et il faut qu'ils les
en
croient sur leur parole. J'en ai eu par hasard an
éxemplaire entre les maiiis : je tombai sur un cha..:.
pitre qui avoit pour tire :
Peri ton Phrancon K aí
Latinon,
c'est-a-dire,
des Francs et des Latin?S•
•Te le lus avec attention, et je me l'imprimai
dá.nsl'esprit, de fa9on
a
ne l'oublier jamais. On nous
y
traite de loups; c'est la ph1s favorable épithete qu'on
nousdo
, et onyétablitpourpremierprincipe, qne
tous ceux ui sont soumis au pape, et reconn0isseut
sa primauté , sont depuis long-temps hors de la
tra~
dition des apotres
et
de l'Eglise catholique, et
vivent
sans loi comme des haihares : ce sont les p-Topre5