LETTRES
Je les avois crus sur leur parole : mais mon
caloyer•
homme
vrai
et bien instruit, m'a détrompé, et
m'~
dit qu'il en falloit retrancher phi$ de la moitié;
il
n'en compte que quatre ou cinq mille, et c'est
en–
core
beau~onp,
puisque c'est plus de
deu~
cents
par
roonastere.
Ces grands j<tJ.l.neurs ne sont pas toujours les
plus
humbles et les plus patiens de tous les hommes; leur
hile échauffi'
s'allume aisément, et
a
la
moindre
contradiction ils s'injurie11t les uns les autres
et
se
chargent d'imprécations: puisses-tu avoir une
ma~
vai~
année ) se disent-ils , puisses-tu etre anatMme
!
Mon caloyer m'a ,
dit
que les queteurs dans leurs
conrses scandalisent souvent par de honteuses
foi_-
'
hlesses , et que pour éviter les chatimens
rigoureu~
que pourroient kur attirer lPurs désordres connus,
ils
font hauqueroute au monastere, ils apostasient et
se retirent dans
des
terres étrangeres;
il
m'ajouta que
pareill s scenes n'étoient point
a
craindre
a
Monte–
Santo; qu'on
y
prenoit des mesures infaillihles pour
y
parer, et qu'on ne permettoit point qu'aucune
:femme pan'\t sur cette montagne.
• 11
n'étoit pas assez habile en architecture pour
me
faire une description juste des églises et des
Mti.,.
m ens
:
mais
il
savoit assez sa religion, et c'est
ce
qui m'intéressoit le plus, et ce qui ¡1iquoit davan–
i?ge
ma curiosité. Je
]ui
fis l'ouve1·ture d' un projet
que méditoient nos peres: ils vomlroiei¡t, lui dis-3e,
s'établir
a
Mont.e-Sauto,
y
former une école,
y
en–
seigner le grec Jittéral et la théologie , et élever,
dans les principes de la communion romaine ,
de
jeunes caloyers,
qui,
devenus maitres, répandroient
partout la b unne doctrine. Rien ne seroit plus avan–
tagPtlX pour
la
destrnction
du
schisme. Vous avez
rais
n ,
me répondit-il : ici les peuples suivent aveu–
glPmen
t
les impressions de ]eurs pasteurs;
ce
sont
les
P~'thres
:i
et surtout les
religieu~
:i_
dgnt
les di-:-