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LE'I'TRES
manger jusqu'au samedi au soU:. Ce dernier
je1ine,
quoique moius long, est plus rude q
ue le premier,
et parce qu'on est alors affoibli
par
les
jeUn.espassés,
et
parce
qu.,011
demeure.. plus long-te
mps auchreur.
L'huile est défendue pendant tout le careme, aussi
bien que le
vin.
J...
e
i:este de l'ann"ée on
jeune
le
lun–
di,
le mercredi et
le
vendredi , comme
en
car~me
,
excepté le_temps pascal, qui finit
a
la Pentecote.
'_l'ous ces jeunes sont de regle'
et
quelque r1goureux
qu'ils soient, il se trouve encare des religieux plus
' mortifiés, qui enchérissent sur tant d'austérités.
Il
est étonnant qu'ils puissent soutenir jusqu'a la plus
décrépite vieillesse une vie si pénitente. Rappelez–
vous ce qui se prati.que
a
la Trappe et
a
Sept-Fonds:
on
n'y voitrien desemblable; et il fautnécessairement
que le climat, le tempérament-, l'hahitude
y
aient
part. Permette-L-moi de faire en passantune rétle)\ion
qui m'afilige. Que de mérites perdus, et
que
de ver–
tus anéanties par l'esprit d'erreur et de schisme
!
Les
supérieurs de ces monasteres sont électifs,
et
l'assemhlée capitulaire en choisit de nouveaux tous
les ans. On U:est pas ordinairement disposé
a
avoir
tant
de respect pour une autorité de courte
durée ,
et presque toujourS- prétc
a
expirer; mais les caloyers
qui sont en place, savent bien se faire obéir, et
ils
punissent séverementles inférieurs qui leur manquen
t.
La
prison
n~est
la punition que des fautes grieves :
mais au moindre mécontentement , ils mettent leurs
idrieurs en pénitence., et cctte péuitence est
d'un
gout singulier. C'est un
grand
nombre debastom1ades
qu'ils leur font décharger sous la plante des piés;
et si le coupable est trop rebelle et veut s'enfuir,
on
a
reco
Lll'S atL
bras séculier: on le livre entre les
mains
~le
l'aga
turc , qui en fait ,bonne et prompte justice,
et qui sur le champ le remet
au~
exécuteurs
de
ses
' 'olontés, qn'une longue expérience rend extrem.e–
ment habiles
á
jouer-
d11
baton. C'est
ainsi qu'on
maln·