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LETTRES
f
étois romam, et que je mangeois gras; on le dé–
sabusa , e
L
ce
la rétablit un pcu
ma ·
réputation.
~ous
partimes en assez bonne compagnie; nous
~vions
sur notre bord un métropolite et quelques
ecclésiastiques, la mere du patriarche de Constanti-
11011Ie, et quelques-unes de ses paren tes, qni retour–
uoient
a
Scio,
d'
ou
il est natif, et qui étoient venues
. le féliciter sur sa promotion. L'équipage étoit com–
i1os~
de
bonues gens, presque tous des Hes de l'
Ar–
chipel, et surtout de celle de Pathmos. Quelques–
uns d'cux entcn<luieut
un
peu l' italien; c'étoit
a
ceux–
Hl
que je 1u'adressois pour rn'iuformer de diverses
choses dont je vouluis eLre instruit; je leur rendois
iustrnctiou pour inslruc Lion, en tachant de leur ins–
j1u·er des pcnsées de salu't; et si j'avois su le grec vul–
gaire , j'aurois pu faire beaucoup de bien, car ils
etoient
fort
dociles et fort trailables.
Nons sort1mes du port de Constantinople avec un
T"ent
tres-fa orable ; secon<lés des conrans, nous
fimes bien du chcmin e11 i1eu de temps·, et nous
dé–
couvr'irucs beaucoup de pays dans
la
Proponticle.
Nous
coto~
ion s la Thrace, et nos matelots,
qui
con–
noissoient parfaitement cette route, me nommoient
tous les lieux qui se préseutoient. J'avois toujours
la carte et le compas
a
la main : je fus bien surpris
de trou er tant de mécompte : et en vérité, n'est-il
.· pas étonnmn qn'on ait fait et que l'on continue
de
faire
ta.utde vo agcs dans ces contrées, et que 11ous
.n'ay r-11s encere rieu d'exact ? C la me mit de
mau–
vaise humcur contre nos géographes; ce
n~étoit
par
tout que villes omises ou <léplacées, et c'est pour
reclifier ces errf'urs que j'entrerai dans certains
dé–
lails géographiqucs, ennuyeux pcut-eLre, mais non
pas inutiles.
A douzf' milles de Constantinople , on me
fi
t
re–
marquer Agios Stcphanos;
a
dcux milles plus loin,
.Sicomesé;
a
six milles au-dela,
Milo;
et
a
ttne
égale