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LETTl\ES
Trois semaines se passerent dans les exercices or–
dinaires de notre mission. Comme nous étions sur
le poiut
<l~
retourner
a
la ville , nous donnames
u~
de nos catéchismes grecs
a
l'
épitrope de la vallée'
et il nons promit de le lire tous les dimanches
a
la
messe, dans la principale église. Ce sera le moyen
de conserver parmi ces peuples les sentimens de
piét~
et de religion que nous avons taché de leur
inspirer.
Des que nous fUrnes de retour
a
la ville , toutes
nos vues :;e tournerent vers Apano Castro, ou nous
savions que les besoins étoient pressans.
A
pano Cas–
tro est un
~and
vallon environné de collines toutes
couvertes de hameaux. Sur le penchant de ces col–
lines ' sont baties quinze
a
vingt tours des principaux
de
l"ile.
Ce qu'il
y
a de plus singulier dans ce lieu,
c'est un reste d'église ou de temple fort ancien.
La
coupole en subsiste encore , et parolt d'un bon gout.
Le pavé est d'un marbre blanc et noir tres-poli, qui
représente des roses et des fleurons travaillés avec
beaucoup de délicatesse. Les gens du lieu assurent
qu'en fouillant les ruines de la partie du temple qui
s'est écroulée, on
y
trouva une image de
Not~e
name' qui est depuis ce temps- Ia en grande véné–
ration dans le pays.
Nous trouvames
a
Apano Castro des creurs bien
pr~parés,
et dans lesquels on ne jetoit point
inuti~
lement la sernence évangélique. Chacun mit ordre
a
sa conscience, et nous promit
de
suivre le plan que
nons donnions d'une vie chrétienne.
L'év~que
ayant
su .
que nous avions fait un abrégé des priucipaux
ar–
ticles de la
foi-,
et des obligations du christianisme,
nous le demai1da pour le faire lire chaque dimanche
apres la messe , dans toutes les paroisses. Les
plus
dís~in gués
de l'ile
qu'on
nomme
Archos,
furent si
touc.hés du pi·emier sermou qu'on leur
fit
sur leurs
injustices, que
d~s-lors
ils prirent des mesure:> cpn-.