EDIFIANTES
ET
CURIEUSES.
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leur village , que nous ne lenr serions point
a
charge,
et que pour l'administration des sacremens, pour nos
instructions ' et pour les remedes que nous donne–
rions au:x
malades ., nous ne demandions que leurs
prieres.
Ce premier début gas-na entierement leur con–
fiance : ton-tes les maisons nous furent ouvertes , et
on
y
écoutoit nos instructions avec une avidité sur–
prenante. Au bout de quatre jours , nous fü.mes ac–
cahlés des confessions qu'il fo.llut entendre, dont
la
plupart étoieut générales. Hélas
!
s'écrioient cesbounes
gens, les yeux baignés de larmes, nous ne commen...
~ons
que d'apprendre
a
vivre en chréti ns.
P ..
ien
n •
nous touchoit davantage que de les voir venir du
fond de leur vallée, au travers des ravines qui sont
affreus'es au mois de décembre , pour entendre
la ,
parole de Dieu , ou pour
se
confesser et proposer
leurs doutes.
L'
abandon
ou
les supérieurs ecdesiastiques laissent
ce pauvre peuple ,, est digne de compassion. Une
senle fois rannée ' qui est le jeudi-saint' quelques
'
caloyer~ .
des deux monasteres qui stmt dans l'lle,
parcourent la vallée pour
y
entendre les confessions.
QLH~lques-uns
d'eux ignorent
m~me jusqu'~
la for-.
mule de l'ahsolution. Ils ont une certaine routine
qu~ils
suivent dans
1.a
qualification des péchés gros–
siers: puis ils demandent aux pénitens une certaine.
somme d'argent; quand elle est payée, la confession
est censée faite. Souvent meme ils ne se donnent
pas la peine d'entrer dans aucun -0.étail , il;; se con–
tentent de ·demañder si les choses ne se sont pas pa5-
sées comme l'rumée précédente; que le pénitent dise
oui,
et
en
meme temps
qu'il
présente
la
rétrihution
'Stipulée, tont est
fini'
et on lui dit de faire place
a
·un autre. Nous avons taché de remédier
a
un
abus
si criant , et
a
plusieurs autres semblubles , dont
il
seroit
trop
loug de faire ici le
détail.