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ETTRES
un quattier; il
commen~oit
par les maisons ou il
y
avoit des malades. L'usage ou il étoit d'en voir sou–
vent
0
lui avoit acquis une grande expérience des
maladies. Cette expérience lui servoit pour donner
a
propos quelques-m1s des remedes qui nous viennent
de France. Le succes de ces remedes, joint
a
son
désintéressement, et sa charité
a
secourir les ma–
lades, le faisoient désirer et demander de toute part.
11
profitoit de la ccmfiance de ses malades pour opérer
en méme temps avec la grace de Dieu , o.u leur con–
version,
Dll
leur sanctification. On ne peut compter
le nombre d'enfans qui doivent
a
sa vigilance et
a
son industrie leur entrée dans le ciel, que l'infidélité
leur avoit fermée.
A
pres avoir secouru les malades et cor.porellement
et spiritueUement, il faisoit ses instructions dans les
maisons ou ses disciples s'assembloient.
Il
prenoit
<Ce temps pour confesser les personnes qui n'avoient
pas la liberté de sortir de chez elles.
Il
s'informoic
particulierement des pauvres familles, et il trouvoit
le moyen de faire en sorte que l'abondance des un'
suppléat
a
l'indigence des autres.
Son. zele pour le salut des ames étoit si grand ,
-qu'on l'a vn souvent attendre les dix jours entiers
un pécheur sur son passage , pour le forcer, par
<les paroles que Dieu mett-0it dans sa bouche ,
a
changer de vie.
11
obtint six fois de ses supérieurs
Ja permission de s'exposer au service des pestiférés :
1.meprotection spéciale de Dieu l'a préservé autant
de fois du mal contagieux
ou
sa charité l'exposoit.
~ais
il
n'a pas été exempt de plusieurs mauvais
·:traita.mens qu'il
·a eu
nouvent
a
essuyer.
Il
les a souf–
ferts avec
une
patience et dans un silence héroi'que.
La vertu d'obéissance ne
lui
fut pas
moi~
chere
que celle .de la charité.
Il
en douna un rare exemple,
lorsqu'un supérieur luí
ayant
mandé ·de quitter la
m.ission
d'Alep ,
pour
se rendre
a
une
autre,
a
la-