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LETTRES
Queyro~,
pour l'aider de ses conseils, pour prendre
soin de l'éducation de son neven , qui avoit em-i..
hrassé l'
é
tat
ecclésiastique ' et pour etre son mission..
naire dans la
ville.Laconnoissance parfaite qu'il avoit
des langues orientales , et l'étude particuliere qu'il
avoit faite des peres grecs, le rendoient tres-utile
a.u patriarche , et surtout aux Grecs. 11 combattoit
Jeurs erreurs par les propres paroles des peres grecs,
]eur autorité ayant beaucoup plus de crédit sur l'es-
.prit des Grecs , que tous les raisonnemens qu'on
leur peut faire.
Le pere avoit avec lui un de nos freres nommé
Guillaume Volrad Bengen.,
qui avoit regu de Dieu
un talent extraordinaire pour apprendre les langues.
11
savoit l'arabe, le grec , l'italien , l'allemand , le
frangais et le flamand. Pendant que le pece étoit
occupé dans ses controverses particulieres et publi–
-ques, et dans les autres fonctions de son ministere ,
le frere faisoit le catéchisrne aux enfans, et s'acquit–
toit parfaitement de cet emploi. Leurs succes furent
combattus par deux événemens qui arriverent en ce
temps-Ia l'un apres l'autre, et qui devoient, ce
1
sem~
hle, leur faire perdre toute espérance d'établir une
mission
a
Damas ; mais au contraire , ces événemens,
par une protection spéciale de Dieu, opérerent lene
établissement.
.
Le patriarche grec , protecteur du pere Queyrot,
fut obligé de se retirer de Damas pour se mettre
a
couvert d'une avanie de la part des Turcs, qui Jui
demandoient et
a
sa nation sept mille écus. Le pere
fut contraint de sortir de Damas avec son patria1·che;
mais il y fut incontinent rappelé par le créclit de ceux
qui savoient comhien sa présence étoit nécessaire
aux chrétiens.
Quelque temps apres, la guerre étant survenue
entre les Turcs et les Yénitin1s, la Porte envoya
incontinent des ordres pour
faire
sortir de la
vil~