ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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Dieu ait bien voulu recevoi.r le sacrifice de ma vie "
que je lui avois offert. Je vous demande done vos
prieres , pour
ob~enir
de Dieu qu'il oublie mes
péchés, et qu'il me fasse la grace de mourir pour lui.
Les pertes que nous venons de faire de plusieurs
ouvriers de
no~re
compagnie, que le service des pes–
tiférés nous a enlevés
a
Damas,
a
Tripoli,
a
Antoura
et
a
Alep, vous auront déja engagé
a
écrire en
France , pour nous faire une bonne recrue de mis–
sionnaires. Il n'y a point d'année que nous n'en per–
dions quelques-uns. C'est le sort des hons régimens,
de perdre les meilleurs soldats dans les batailles.
Die1i daigne nous envoyer de nouveaux ouvriers
~
<lignes de succéder
a
ceux que nous avons perdus
!
Je finis , mon révérend pere , par cette lettre du
pere de
Lern~
, ce que j'avois de plus considérable
a
dire de notre mission de Notre-Dame d'Alep.
MISS ION DE
S. P
AUL DE DAMAS.
La ville de Damas a la gloire d'etre connue des
les premiers siecles pour la capitale de la Syrie. C'est
le témoignage honorable que lui rend le prophete
· Isa·ie. Elle tire son origine de trois illustres fonda–
teurs ' qui tous trois ont contribué
a
la mettre dans
l'
état ou elle est. De premier, dit J oseph , et apres
lui saintJéróme, fut Hus fils d'Aram. Le deuxieme
fut Damascus , serviteur d'Abraham , qui la renou–
vela et l'embellit. Le troisieme fut Coré fils d'Esaii.
Saint Jéróme dit ql!1e ce dernier lui donna une nou–
velle forme , et la rendit une des plus agréable's
villes de la Syrie.
'
Ce fut en cette ville que se
fit
notre second éta–
hlissement. Nous en eumes la principale obligation
a
un sain t éveque grec , nommé
Eutimios
:J
natif de
Scio. Apres la ruine d'Antioche , le siége patriarcal
ayant été ttransféré
a
Damas, Eut1mios en alla pren–
dre, possession. 11 mena afee lui le
pe-re
J
éróme