ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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quelle on le croyoit nécessaire ' il se disposa
a
l'ins·
tant meme pour partir ' malgré l'opposition de ceux.
qui connoissoient comhien son absence seroit
pré~
judiciable
a
la mission' et nonobstant l'attachement
qu'un homme moins mortifié et moins obéissant
que luí , auroit eu pour le bien qu'il faisoit dans la
ville d'Alep.
La vie dure et austere de ce fervent mission–
naire , ses grands travaux et son age tres - avancé
luí causerent sur la fin de sa vie de fréquentes in–
firmités. Elles étoient aussi douloureuses qu'incom–
modes. Sitot qu'elles luí donnoient quelque relache,
il reprenoit
SO"(}.
travail
a
l'ordinaire; le mal reve–
naut, il le souffroit sans jamais laisser échapper un
mot, ou un signe de plainte; content de tout, il
disoit souvent qu'on. en faisoit trop pour lui.
Sentant approcher la fin de sa vie, il profita de
quelques jours ou il se trouva mieux , pour aller une
derniere fois visiter ses disciples , leur donner ses
charitables cunseils , et se recommander
a
leurs
prieres. A son retour il demanda les derniers sacre–
mens, qu'il regut avec une piété et un amour de Dieu
qui enflamn1oit son visage ; il mourut enfin de la
mort des justes.
Le regret que les différentes nations d'Alep , et
que les Turcs memes ont témoigné de sa mort ; le
concours prodigieux des peuples qui ont assisté
a
ses obseques; les graces que plusieurs catholiques assu-
1·ent avoir obtenues de Dieu par son intercession:
toutes ces circonstances nous font croire , que nous
avons dans le ciel un nouveau protecteur de cette
mission , qu'il a chérie , qu'il a servie et édifiée
jusqu'au dernier soupir de sa vie.
La perte dn pere Couder a é té suivie de celle de
plusieurs autres missionnaires , soit de notre compa–
gnie, soit des autres ordres religieqx , et de quel–
ques pretres maronites et grecs., tous décédés au
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