ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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Le pere Verseau, qui est présentement en France,
rendra témoignage d'une action de charité qu'il a
vue, et de
l~
récompense divine qui la suivit de pres.
Un pauvre artisan de sa connoissance s'étoit fait
une loi de ne refuser jamais l'aumone a aucun pauvre.,
Plusieurs de ce nombre vinrent la lui demander
dans un meme jour. 11 leur distribua presque tout le
pain qu'il avoit dans sa maison, et voulut donner le
reste
a
un dernier pauvre qui se présenta
a
lui. Ses
enfans lui représenterent qu'il n'avoit de pain pour
vivre que ce qui lui en restoit. L'artisan leur répondit
qu'ils n'avoient rien
a
craindre; que tant qu'il parta–
geroit sa nourriture avec Jésus-Christ, lui et sa
fa–
mille n'en manqueroient jamais. En effet, quelques
momens apres cette action de charité, deux hommes,
en présence du pere Verseau, entrerent dans sa bou–
tique avec une corheille de pain, qu'ils
y
laisserent en
se retirant.
Le Pere lui demanda s'il connoissoit ces deme
hommes.-Le bon artisan lui répondit avec beaucoup
de simplicité, que ces
m~mes
hommes lui avoient
déja appqrté un pareil secours dans ses besoins.
Voici un autre fait, qui mérite encore .qu'on en
parle. Deux de nos missionnaires étant allés faire une
mission dans une bourgade pres d'Alep, ils trou–
verent tous les habitans en joie '
a
l'
occasion de deux
sangliers que quelques-uns d'eux avoient tués
a
la
chasse. Un des premiers de la bourgade qui les aper–
~ut,
et qui les reconnut
a
leur habit, leur dit:
Venez,
peres
~
fJenez fJOir notre chasse et le partage que nous
en allons }aire. D'autres peres, comme fJOUs, ont
fait íci autrefois la míssion.
N
ous étions en guerre
les uns contre les autres; ils nous firent faire la
paix, et nous ordonnerent de partager entre nous
nos chasses
,
pour entretenir dans notre fJillage une
honne et contínuelle intelligence.
C'
est ce que nous
allop,s
fairé.
lls le
firei¡1
en effot. Nos deux
m.issiQ~
...