LETTRES
naires nous raconterent
a
leur retour ce 'trait d'une
:fidélité admirahle , dont nous ffunes sensihlement
touchés.
Je supprime, mon révérend pere, plusieurs atltres
actions de vertu de nos fervens chrétiens , parce que
dans des pays catholiques elles mériteroient peut–
etre moins d'attention. Cependant dans cet empire,
qui est le centre de l'infidélité , nous les i·egardons
comme des restes précieux des prémices du christia–
nisrne. J'ajouterai seulement que nous remarquons
un
sensible accroissement de piété parmi nos disci–
ples, depuis l'établissement que nous avons fait d'une
association pour honorer la sainte Vierge, et ins–
pú·er la dévotion du rosaire. Cette association assu–
jettit ceux que nous avons. jugé
a
propos d'y rece–
voir'
a
un reglement de vie qui les retire d'un
monde oisif, et qui les occupe des devoirs de leur
état. Ce reglement leur prescrit des temps destinés
a·
la
priere '
a
de saintes lectures ' au travail des mains ,
a
des actions de charité , et les oblige
a
donner bon
exemple, et
a
s'appro<:her au moins tous les mois de$
sacremens
de pénitence et d'eucharistie , pour con–
server en
e.uxl'esprit de dévotion et la pureté
des
mceurs.
A ces moyens, mon révére¡id pe
re, dont nous
nous servons pour entretenir la piété da.ns nos plus
fervens catholiques, nous en joignons un autre d'une
tres-grande importance pour le salut de plusieurs
ames. C'est la distrihution des remedes qu'on nous
·envoie de France. Cette distrilmtion nous donne
entrée partout dans les maisons schismatiques, aussi
bien que dans celles des Chrétiens catholiques, et
meme daus celles des Turcs.
Nous devons aux services que nous avons rendus
a
quelques seigneurs parmi eux ' la protection que
nous en avons
re~ue
dans des occasions pressantes ;
mais le grand avantage que
nou~
trouvons dans la
distribution