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LET
~B.ESfDIFIANTES
dessous d'une vertu médiocre, qu'on appelle
FOU~tant,
par honneur, fill-es du Temple ou
filies des Dieux. Illenr arriva l'année passée
une assez plaisante histoire, queje vais vous
raconter, et qui vous divertira.
Le Gouverneur ,More ·de cette Ville
fit
dire
a
ces filies qu'il avait une féte
a
don–
ner tel jour qu'il leur marqua ; qu'il sou–
haitait qu'elles s'y trouvassent, et qu'elles
en feraicnt tout l'agrément, pourvu qu'elles
y
vinssent avec tous leurs atours;
et
que
s'il
était content d'elles , il saurait bien leur
en témojgner sa r econn3issance. Elles s'y
rendirent au nombne de víngt , avec leurs
habits et leurs parures les plus superbes ;
"cha1nes d'or, colliers, pendans d'oreilles,
})agues , bracelets
de
diamans et de perles,
..et tout ce qu'elles avaient d'ornemens les
plus riches et les plus précieux; rien ne fut
-oublié.
Quand le festín fut fini et qu'elles eurent
bien chanté, dansé, épuisé tous leurs tours
d'
adresse,
et
qu'elles
s'
attendaient
a
recevoir
de magnifiques présens , le Gouverneur les
invita
a
entrer dans une autre salle, o:U il
entra ensuite lui-meme avec quatre
de.
ses
Offiéiers,
et
fer~1a
la porte .
Illes
fit
ensuite
Tanger sdon l'or-clre de .leur ancienneté ;
,t<
Vous avez
bíen dansé,
Mesdames, leur dit–
»
il,
et vous d.anserez encore mieux et plus
>)
lég~rement,
lorsqu.e vous serez décl1argées
»
de tout ce poids d'ornemens inutiles. 1\'let–
~
tez ' c.hacune
a
yot.r.e
rang'
tout
ce
vain
attir.ail