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272.

LETTRES ÉDIFIANTES

pássés au fil de ]'épée. l3arasaeh

lui-m~m e ,

apres avoir fait des prodiges de valeur, refu&a

1a

vie qu'on luí

~ffrit

vingt fois, et ne cessa

de

tuer que quai1d les forccs l ui manquerent.

Ragogi- Roussoula avait donné des ord res

p récis de l'éparg\Jer. 1\tlajs les soldats furieux

.de se voir massacrer

par

un Prince

qui

refu–

,6ait ·de céder

au

plus granel nombre,

pon l'

mettre

leur propre vie

~t

couvert, furent obli–

sés de tirer sur lui ' et ne cesserr.n t que

lorsqu'ils le virent torqber percé

de

vingt-

.detix

hlessu res.

Apres le comhat , Ragogi-Boussou la

fit

cher chel'

le

corps

d~

Barasaeb

qu' il

croya.it

mort. On le trouva qui respirait encare ,

mais qu i ne pouvait se soutenir. On l'apport:a

avec

les plus grandes précautions au Général

1VIaratte , q ui

J

l e voyant en cet état, ne put

· s'empecher

de

verstr des larmes, et l u i

adres–

sant la parole d'un

ton

plein d'affection et de

hon té :

«

Ah

!

Barasaeb

J

lui dit- il , pou r–

)) quoi t'cs-tu ainsi immolé toi-.meme

a

ta

)>

propre

fureur?

Pourquoi n'

as-tu

pn~ .

ílsse z

- J>

bien prPsumé de tonen,nemi poude croi re

)) aussi généreux que toi ?

n

voulai t etre ton

.)>

ami, et connaissant ta bravot1re et les

>

vertus de ton frere, il pouvai t te le rendre ,

)) et

lui

rendrc en . meme- temps ses états .

»

Toi-memc

tu

l'as perdu, et

tu

as

forcé

>>

mes gens

a

te

sacrif1er

a

le ur sureté . Vis

)>

du-moins actuellement

pour

éprouve r

si

)) les Marattes sont capables d'etre ver–

)) tueux. ))