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LETTRES ÉDIFIANTES
pássés au fil de ]'épée. l3arasaeh
lui-m~m e ,
apres avoir fait des prodiges de valeur, refu&a
1a
vie qu'on luí
~ffrit
vingt fois, et ne cessa
de
tuer que quai1d les forccs l ui manquerent.
Ragogi- Roussoula avait donné des ord res
p récis de l'éparg\Jer. 1\tlajs les soldats furieux
.de se voir massacrer
par
un Prince
qui
refu–
,6ait ·de céder
au
plus granel nombre,
pon l'
mettre
leur propre vie
~t
couvert, furent obli–
sés de tirer sur lui ' et ne cesserr.n t que
lorsqu'ils le virent torqber percé
de
vingt-
.detix
hlessu res.
Apres le comhat , Ragogi-Boussou la
fit
cher chel'
le
corps
d~
Barasaeb
qu' il
croya.itmort. On le trouva qui respirait encare ,
mais qu i ne pouvait se soutenir. On l'apport:a
avec
les plus grandes précautions au Général
1VIaratte , q ui
J
l e voyant en cet état, ne put
· s'empecher
de
verstr des larmes, et l u i
adres–
sant la parole d'un
ton
plein d'affection et de
hon té :
«
Ah
!
Barasaeb
J
lui dit- il , pou r–
)) quoi t'cs-tu ainsi immolé toi-.meme
a
ta
)>
propre
fureur?
Pourquoi n'
as-tu
pn~ .
ílsse z
- J>
bien prPsumé de tonen,nemi poude croi re
)) aussi généreux que toi ?
n
voulai t etre ton
.)>
ami, et connaissant ta bravot1re et les
>
vertus de ton frere, il pouvai t te le rendre ,
)) et
lui
rendrc en . meme- temps ses états .
»
Toi-memc
tu
l'as perdu, et
tu
as
forcé
>>
mes gens
a
te
sacrif1er
a
le ur sureté . Vis
)>
du-moins actuellement
pour
éprouve r
si
)) les Marattes sont capables d'etre ver–
)) tueux. ))