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LETTRES ÉDI .FIANT'E·s
'
mais toujours
ani.médu desir de secourir so11
f rc re,
tra1nant apres lui les déhris de sa
pe
ti
le
armée ,
fit
aussi sa retraite , la rage
d an s
lé
cceur, saos que les 1\Iarattes, qui connais-
6aient sa valeur , eussent la hardiesse d e le·
poursuivre. Ils rentrerent dans leurs li gnes ..
P our
lui, apres avoir-
rasse.tnblé
autour
de·
l ui
la
plus
gl'ande
partie des fuyards ,
íl
h arangua cette troupe consternée ; et , ce
qu'on aura peine
a
croi'rc '
il
entreprit de
p ersuader
a
ces hommes échappés
ñ
peine-
a
l'épée du
vai~nqu e ur,
la nécessité de mou rir·
i;~vec
honneu r
en se sacri
fi ant pour
leur
patrie,
ou
de mettre
par leur valeur leurs femmes
et
leurs enfans , leurs
Princes·
et. leurs fortu–
ues
a
couvert d es insultes de leurs ennemis ..
La langue Indoust:me est forte et male ,
et les
l\1ogols sont
n<~turelJement
éloquens ;–
Barasaeb réussit aupres
de
ses soldats a·u-del'a
de ses espérances.
De
sept mille hommes·
qui luí
étaient demeurés fideles, et qui l'écou–
taient, quatre mille s'écrierent tout d'une–
voix q.u'ils vouiaient mourir a.vec leur hrave
Général , o u p énétrer d an s._ Trichi rapali.
Barasaeb n' eut gardc
de
l aisser refroidir
' le
ú de
de sa
p eti te
tro ~ p e;
il
crut meme pou–
voir, dans l'ardeur qui l' animait, la porte r
jusqu'a la fé rocitó, Non
con tent
d' avoir con–
·vai ncu ces hommes , au par avant si faibles ,. .
ele la nécessi té d e mouri r, il en trep rit de l·eul'
prouver que pour aller pl us courag·eusem ent
a
l a mo rt, il s d evaient eux - memes
sacrifi.e t~
l.eurs
femmes,.
afin
de
les. soustraire aux. in-