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LETTRES ÉDIFlANTES
:métt
de cinq ccnt millc hommes (1), dégrada
tous les Seigneurs Mores, et les obligea de
l'accompagner comme des prisonniers. Tout
le Pa-ys ne reconnut presque plus d'autrc
J?laitre que ce vice-Roi
~
qui est resté plus de
sept mois avec son effroyable ar-mée dans le
:r:oya ume de .Maduré et
~ux
environs de
Tri–
c_hirapa{y.
Au milieu des horreuts de la guerre ,
il
s''éleva alors, par surcroit de malbeur, des
¡~e rsécutions
particulieres cop..tre les Disci–
:ples de Jésus-Christ, rnais Dieu en a tiré sa
gloire,etles Eglises du
paysTelougou,comme
celles du pays
Tanwul,
onteu lieu d'admirer
plus d'une fois la fermeté et la constance dei
Néophytes.
Un je unc hornme, proche parent du Prince
de
Vencatiguil~r,
s'étant conve rtí, la Prin–
cesse en fut irrirée , et fit emprisonner le
Catéchiste, qui soutfrit avec un courage vrai–
m ent héroique mille sortes de toup nens. Les
soldats lui arracherent la
barbe~
le renYcr–
serent parterre et le traine rent de l a mani ere
la plus inhumaine: d'autrcs l'élevant en l'air
(1 )
D e ces cinq cent mille hommes, il n'y avait que
cent mille cavaliers
qu!
fu ssent proprement des gens de
guerre; le reste étail pom le pillage , ponr avoir soin
d es éléphans , d es chamea
nx ,
d es cauons , etc. Ajo Lltez
l a-
canaille de
tOIJS
les Pays qui se j oint ordinairemeut
a
ces sortes d'armées : tel esl le goút des P•·inces Orien–
t a
ux; ils font. cons·ister lenr grandeur
a
etre suivis
d'u ne
m ultitude innombrable d'hommes ; ;pauvres et riches ,
io ut est bon, po urvu que le Prince ne voie autour de
l
ui que
des
obj ets
a~réables.
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