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LETTRES ÉDIFfANTES

¡,1émoire sur: les différentesfw;¡ons de teindre

·en

rouge les Toiles.

Les Teinturiers lndiens s'y prennent de

treis

fa~ons

pour tei'ndre les toiles en rouge;

j'expliqnerai chacune de ces

fa~ons

en son

rang , apres avoir prévcn.u. que la premiere

maniere, bien plus composée que les dcux

autres, est aussi la m!::!illeure, et donne un

rouge plus adhérent, et qqe la derniere est

plus imparfaite.

Prcmierefac¡on.

Pour peindre un coupon de toile de co–

ton (

de cinq coudées de longueu r, on fait

ce qui suit:

Oñ

prend d'abord la tige d'une

I)lante nommée

na..rourivi,

avt>c les hran–

ches et les feuilles ·que Ton fait bien sécher,

puis bruler pour en avoie la cendre. On met

cette cendre dans un vase de -terre conte–

nant -environ neuf pintes d'eau de ' puits ,

et apres l'avoir déhvée on h laisse infu ser

pendant trois he u

res~

Nos Ind1ens ont atten–

tion de choisir par préférence les eaux les

plus apres' comme iis s'expliquent ; mais

il_ñ'est pas aisé de définir qut:'lle est cene

apreté

(2).

-Au-reste, .l'on sait qu'en Europe,

(t)

Les Teinturiers veulent que la toile soit crue;

hlanchiP-, elle ne prendrait pas si bien la teinture.

(z) Ces pui ts, d nnt l'eau est apre, ne sont pas fort

communs dam les ludes; quelquefois il ne s'en trouve