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LETTR.ESÉDI FIANTES
n 'atre étaut achevée' on passe
a
celle dont
je vais parlér. Apres avoir fai
t
sécher et pul–
vériser la peau ou l'écorce des racines d'un
arbre nommé
nouna
(I)
par les Indiens
~
et
nancoul
par les Portugais·de ce
Pays~ci,
on
prend une
serre
de cette poudre, qu'on dé–
·laie, comme celle du
cacha,
dans l'eau
simple. On
y
plonge et l'on
y
agite pareil-
~lement
la toile, et on l'y laisse égalcment
passer la nuit , pour
l'en~
retirer le lende–
main' la tordre et la . faire sécher jusqu'au
·.soir qu'on la replonge dans la meme ea u·. Elle
y
passe une seconde nuit
~
et on la r etire le.
troisiemejour pour la faire sécher. Cette der–
niere préparation lui communique une cou–
lcur rougeatre'
a
laquelle le
chayaverdonne
la force et tadhérence.
Pendant qu'on prépare la toi1e comme je
vi ens _de le dire, on doit aussi préparer les
racines de
cha,yaver
(2),
ce qui consiste
a
]es émonder'
a
rejeter les extrémités du
coté
du
g~os
hout, de la longueur d'un pouce,
a
hacher le reste' de la longueur de cinq
. -(1 )
Le
nouna
est un grand arbre dont les feuill es sont
lougues d'environ trois pouces et demi , et larges de
qninze lignes. Son fruil est a-peu-pres de la grosseur
d'une petite noix , et couvert d'une peau verte , collle–
llant dans des cellul es ciuq
a
six pepins ou uoyaux. Les
Malabares mangeut de ce fruit en
acharts,
c'est-a-dire,
p'réparé
a
la
fa~on
de nos cornichons.
(2)
Chay-a
ou
clwyaver
est une plante qui ·ne cro1t
~ors
de terre que d'environ un demi,.pied; sa feuille est
d'un vert clair; ses racines sont quelquefo is de quatre
pieds Celles
<fUi
n'en ont qu'uu de
longueur
sou.t
l~
meil,leures poür la teinture.